Fr. 2016. Drame de Delphine Coulin, Muriel Coulin avec Soko, Ariane Labed, Ginger Roman. Dans un hôtel de Chypre, deux militaires françaises rentrées d'Afghanistan participent à un "sas de décompression" afin d'évacuer tout stress post-traumatique avant leur retour. Thématique connue abordée sous un angle inédit. Première partie tendue et grinçante. Suite psychologisante et didactique. Baisse de rythme en fin de parcours. Tandem d'interprètes solide. (sortie en salle: 14 avril 2017)
Dans un hôtel de Chypre, deux militaires françaises rentrées d'Afghanistan participent à un "sas de décompression" afin d'évacuer tout stress post-traumatique avant leur retour. Thématique connue abordée sous un angle inédit. Première partie tendue et grinçante. Suite psychologisante et didactique. Baisse de rythme en fin de parcours. Tandem d'interprètes solide. (sortie en salle: 14 avril 2017)
Adapté du roman de la coréalisatrice Delphine Coulin, qui avait signé avec sa soeur Muriel l'excellent 17 FILLES, VOIR DU PAYS aborde les conséquences de la guerre sous un angle inédit. La première partie fascine, par son regard quasi documentaire et sa façon d'illustrer les décalages entre le vécu des soldats et l'artificialité du processus de la cellule psychologique. Plusieurs images font du reste grincer des dents, comme l'arrivée des militaires dans le paradis fabriqué qui sert de principal théâtre au film. Bref, le ton est sec et la tension, bien présente. Dans la seconde partie toutefois, la mise en scène se fait moins subtile et les motivations des personnages, plus floues. En optant à ce moment pour l'angle de la guerre des sexes, les auteures font un choix courageux, mais leur approche psychologisante et didactique atténue la portée du propos. Bien qu'oeuvrant dans des registres opposés, Soko (LA DANSEUSE) et Ariane Labed (THE LOBSTER) affichent une belle complicité à l'écran. (Texte rédigé en novembre 2016, dans le cadre du Festival Cinemania)
Texte : Bruno Dufort
Gilles Renaud - Libération
le singulier VOIR DU PAYS ne manque pas d’ambition, en veillant à ne jamais s’éloigner d’un sujet traumatique abordé sans circonvolutions.
Jacques Morice - Télérama
Le film, documenté, précis, sait faire monter la tension. Mais de manière appuyée, hélas, au détriment de la fiction et des personnages, auxquels on a du mal s'attacher.
Charles-Henri Ramond - Séquences
Dans sa seconde partie plus convenue, le film s’ouvre à plus de volupté en délaissant son ton critique. Les cinéastes s’aventurent dans un drame sensuel qui libère les pulsions jusque-là refoulées, tout en faisant de l’opposition entre les sexes son point de force.
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Le syndrome de stress post-traumatique est ici finement exploré d’un point de vue féminin (sujet encore rarissime), sans pour autant tomber dans les lieux communs, avec toute la complexité de la question de l’intégration des femmes dans l’armée.
Chantal Guy - La Presse
VOIR DU PAYS est un film constamment sous tension, où l'on devine que les femmes dans l'armée, en plus de vivre les mêmes traumatismes que les hommes, vivent aussi ceux des violences sexuelles. Qui est alors l'ennemi à combattre ? Malgré des dialogues parfois trop soulignés, VOIR DU PAYS a le mérite d'aborder franchement et avec sensibilité la question.