All. 2016. Drame social de Rafi Pitts avec Johnny Ortiz, Rory Cochrane, Ami Ameen. Armé de faux papiers, un jeune Mexicain clandestin joint l'armée américaine dans l'espoir, à son retour d'Irak, d'obtenir sa carte verte. Pensum antiaméricain simpliste et exaspérant. Personnages à peine esquissés. Mise en scène inexpressive. Jeu subtil puis effacé de J. Ortiz.
Armé de faux papiers, un jeune Mexicain clandestin joint l'armée américaine dans l'espoir, à son retour d'Irak, d'obtenir sa carte verte. Pensum antiaméricain simpliste et exaspérant. Personnages à peine esquissés. Mise en scène inexpressive. Jeu subtil puis effacé de J. Ortiz.
Les allégories antiaméricaines de Lars Von Trier (DANCER IN THE DARK, DOGVILLE, MANDERLAY) apparaissent mesurées et nuancées, en comparaison de cet exaspérant pensum réalisé par l'Anglo-Iranien Rafi Pitts (LA CINQUIÈME SAISON). Plutôt que de développer son protagoniste et d'expliquer le contexte géopolitique qui fléchit son destin, le cinéaste, formé auprès d'Abbas Kiarostami et de Leos Carax, s'en sert comme support à un discours simpliste et nihiliste sur l'Amérique contemporaine et ses impasses chimériques. Aucun personnage ne dépasse le stade de l'archétype ou du porte-voix. Chaque scène s'étire inutilement. La fascination tranquille, que veut susciter le réalisateur à travers ce rapport à la durée, est torpillée par l'ennui, induit par sa mise en scène inexpressive et mollement distanciée. Par son regard, Johnny Ortiz apporte un peu de nuance à l'affaire, dans la première partie. Mais dans la seconde, où l'attention de Pitts se disperse afin de river clou après clou, on en vient presque à oublier sa présence. (Texte rédigé en février 2016, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau