Fr. 2016. Drame de Alain Guiraudie avec Damien Bonnard, India Hair, Basile Meilleurat. Dans une ferme des Cévennes, un scénariste en panne d'inspiration tente d'élever seul son bébé, après que la mère de ce dernier eut décidé de s'établir en ville. Oeuvre personnelle au climat bien forgé. Développements parfois arbitraires. Paysage peu vu au cinéma, et très bien filmé. D. Bonnard solide.
Dans une ferme des Cévennes, un scénariste en panne d'inspiration tente d'élever seul son bébé, après que la mère de ce dernier eut décidé de s'établir en ville. Oeuvre personnelle au climat bien forgé. Développements parfois arbitraires. Paysage peu vu au cinéma, et très bien filmé. D. Bonnard solide.
Le regard d'Alain Guiraudie (LE ROI DE L'ÉVASION, L'INCONNU DU LAC) est résolument tourné vers la France rurale. Son nouvel opus ne fait pas exception. Même parti pris anti-sentimental jumelé à une étrange mécanique du désir filmée sans pudeur. Même goût pour les acteurs inconnus aux visages typés, qui semblent avoir été arrachés au réel. Même jeu de miroir entre la nature impulsive et les humains faillibles. Un cinéma très paramétré, en somme. La première partie de RESTER VERTICAL est admirable. Le réalisateur nous transporte dans un paysage rarement vu au cinéma (les Causses de Lozère), forge un climat marqué par le souffle du vent, campe son théâtre (deux fermes à quelques kilomètres de distance), puis nous attache au regard d'un scénariste à la dérive, très bien campé par Damien Bonnard. Ensuite, le film perd de son emprise sur nous. Guiraudie, qui aime l'audace, en rajoute. Le cinéaste cherche tellement à tromper les attentes du spectateur qu'il multiplie les développements arbitraires et mécaniques, dont un épisode ésotérique guère convaincant. (Texte rédigé en mai 2016, dans le cadre du Festival de Cannes - Sélection officielle, compétition)
Texte : Martin Bilodeau
Mathieu Macheret - Le Monde
Éparpillé entre [plusieurs] propositions, qui sont autant de films possibles et inachevés, Guiraudie cherche parfois une unité illusoire, mais trouve sa plus grande vérité dans la dispersion. Ainsi, RESTER VERTICAL est semé de moments sublimes, d’idées fortes et de grands moments de mise en scène.
Alexis Campion - Le Journal du dimanche
Rabibochant librement réalisme brut, burlesque échevelé et bonhomie désuète, (...) Guiraudie invente un univers aussi rudimentaire que singulier. (...) Aux confins du mythe et du conte, les débats sur l'homoparentalité et sur l'euthanasie résonnent ici de façon réjouissante, loin de toute prétention morale.
Thierry Dague - Le Parisien
Sélectionné au dernier Festival de Cannes, cet étrange road-movie suit le parcours chaotique de Léo (Damien Bonnard), un scénariste en mal d'inspiration et en quête de lui-même. (...) Entre scènes chocs (...) et paysages magnifiques, le film déconcerte mais séduit.
Sandrine Marques - Les Fiches du Cinéma
Transgenre, le film abolit les frontières normatives sclérosantes. Le programme secret du film est d'ailleurs tout entier contenu dans son titre. (...) Film somme, (...) RESTER VERTICAL condense les motifs du cinéma de Guiraudie qui revient à sa première manière, pour mieux la faire imploser.
Philippe Lagouche - La Voix du Nord
Sans jamais cesser de renoncer à ses obsessions turgescentes, (...) l’auteur signe une fable fourre-tout qui noie ses enjeux politiques - il est question de paternité, (...) de déchéance sociale, d’euthanasie - dans de fantasques obsessions scabreuses. Mais témoigne [aussi] d’un sacré sens de la mise en scène.
Louis Guichard - Télérama
Tout bouge tout le temps, dans ce suspense existentiel, divaguant sur fond de Lozère, mais aussi, sans transition, jusqu'au Finistère. (...) La versatilité, l'incertitude contemporaines, potentiellement anxiogènes, le film les élève à une altitude fantasque et libératrice.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Observateur
(...) Alain Guiraudie balade le spectateur au gré de sa fantaisie, sans trop s’inquiéter de savoir s’il sera suivi: il fait ce qui lui chante, comme il l’entend. (...) La posture est orgueilleuse; (...) elle est aussi risquée. Cette forme de radicalité risque de laisser devant la porte certains (...) spectateurs.
Clémentine Gallot - Libération
Le décor venteux des (...) causses procure à l’image une âpreté qui tranche avec la sensualité solaire de son précédent film, [L'INCONNU DU LAC]. [De fait,] RESTER VERTIVAL (...) apparaît plus impur dans sa forme et sa structure éclatée qui marie les registres du songe et de la chronique sociale.