É.-U. 2016. Comédie dramatique de Jim Jarmusch avec Adam Driver, Golshifteh Farahani, Method Man. Durant une semaine, dans une petite ville du New Jersey, la routine réglée au quart de tour d'un chauffeur d'autobus, poète à ses heures. Oeuvre fine et magique sur le thème de l'inspiration. Récit en sept chapitres légèrement insolites. Portrait prenant d'une petite ville. Mixage sonore remarquable. Excellent A. Driver. (sortie en salle: 3 mars 2017)
Durant une semaine, dans une petite ville du New Jersey, la routine réglée au quart de tour d'un chauffeur d'autobus, poète à ses heures. Oeuvre fine et magique sur le thème de l'inspiration. Récit en sept chapitres légèrement insolites. Portrait prenant d'une petite ville. Mixage sonore remarquable. Excellent A. Driver. (sortie en salle: 3 mars 2017)
L'inspiration est un thème intangible, volatile. Pas facile de l'illustrer au cinéma. À 63 ans, Jim Jarmusch (DEAD MAN, ONLY LOVERS LEFT ALIVE) y parvient avec brio dans PATERSON, une oeuvre fine et magique, dans laquelle il porte à la connaissance du spectateur tous les facteurs qui stimulent l'esprit créateur. Une parole, un bruit, une coïncidence, une rencontre, un hasard... Jarmusch dresse l'inventaire, forcément incomplet, à travers un récit insolite, en sept chapitres, ayant pour toile de fond une Amérique quasiment disparue du grand écran. Soit celle des petites villes figées dans le temps, où on entend encore siffler le train et le bruit de l'eau coulant sous les ponts. Aucune nostalgie à l'horizon toutefois, juste un jazz sans âge, que l'auteur fait entendre au moyen d'un admirable mixage son-musique, gracieuseté de Drew Kunin (HER, INTERSTELLAR). Le film est lui-même un poème d'amour à cette ville industrielle immortalisée dans les poèmes d'Allen Ginsberg et William Carlos Williams, évoqués dans le film. Le héros, campé par l'excellent Adam Driver, représente le point de convergence de ces influences. Ou de ces inspirations. (Texte rédigé en mai 2016, dans le cadre du Festival de Cannes - Sélection officielle, compétition)
Texte : Martin Bilodeau
Barbara Théate - Le Journal du dimanche
Jim Jarmusch prend son temps pour nous narrer cette tranche de vie anecdotique. Si l'on suit les parcors répétitifs du héros, le réalisateur les pimente d'envolées franchement burlesques et réjouissantes. Face à Golshifteh Farahani, (...) Adam Driver réussit à incarner un gentil garçon sans jamais sembler benêt.
Marc Cassivi - La Presse
Jim Jarmusch filme le quotidien de son héros ordinaire en créant avec son humour pince-sans-rire habituel des attentes chez le spectateur, qui anticipe qu'un événement perturbateur viendra à tout moment ébranler la quiétude de Paterson.
François Lévesque - Le Devoir
Il en résulte l’un des films les plus rigoureux et maîtrisés de l’auteur. D’ailleurs, l’attachant marginal qu’est Paterson est, au fond, à l’image du cinéma de Jim Jarmusch : en périphérie, voire en décalage, et ne cherchant pas à attirer l’attention sur soi.
Simon Riaux - Écran Large
Si PATERSON touche et stimule son spectateur, le film s’avère finalement souffrir un peu de son concept de base (élégie du quotidien) mais surtout de l’incapacité de son auteur à se renouveler. On n’en veut bien sûr pas au cinéaste de posséder une grammaire, une syntaxe visuelle emblématiques, mais tout cela commence fortement à ronronner, évoquant une sorte de musée mumblecore incapable de se mettre en danger.
Julien Gester - Libération
Résolument radieux, délié et anti-spectaculaire, PATERSON opère à son allure singulière, empreinte d’autant d’indolente tendreté que de délicatesses, et se rêve en précis de zen américain, attaché à parcourir les sourdes ondes de félicité recouvertes par le fracas du monde plutôt qu’à en sonder les failles ou les grands tremblements.
Tim Grierson - Screen Daily
Writer-director Jim Jarmusch often explores existential themes, but they’ve perhaps never been so beautifully unadorned as they are in PATERSON, a deceptively modest character piece that’s profound and moving while remaining grounded in the everyday.
Todd McCarthy - The Hollywood Reporter
Paterson eventually experiences a couple of modest traumas that turn the tone of the film a bit and, although they hardly rate as dramatic climaxes, two very fine late-on scenes deepen the sense of the man’s feeling for and commitment to poetry.
Owen Gleiberman - Variety
Even on Jarmusch’s own deadpan terms, where, exactly, is the drama in PATERSON? It’s not quite there in Driver’s performance. His moped-out charisma is on full display, but Driver, for all his striking physical qualities (the loping height, the pale outsize Bob Dylan features), is an intensely verbal actor who depends on words to express what he’s feeling. He’s a touch blank here.
Par : Alexis Laperle, Sherbrooke
Film très original, Adam Driver habitée, quelques longueurs mais un film qui fait réfléchir
J'attribue à ce film la Cote