Fr. 2016. Thriller de Bertrand Bonello avec Finnegan Oldfield, Vincent Rottiers, Hamza Meziani. Des jeunes issus de divers milieux posent des bombes dans Paris puis, la nuit venue, se réunissent dans un grand magasin, d'où ils les regardent exploser en guettant la police. Dyptique radical et flamboyant sur le vide de notre époque. Récit lacunaire mais éloquent. Des longueurs. Mise en scène esthétisante et jusqu'au-boutiste. Interprétation minimaliste.
Des jeunes issus de divers milieux posent des bombes dans Paris puis, la nuit venue, se réunissent dans un grand magasin, d'où ils les regardent exploser en guettant la police. Dyptique radical et flamboyant sur le vide de notre époque. Récit lacunaire mais éloquent. Des longueurs. Mise en scène esthétisante et jusqu'au-boutiste. Interprétation minimaliste.
Entrepris bien avant les attentats parisiens de Daesch, ce brûlot radical et flamboyant porte moins sur le terrorisme que sur le désespoir de la jeunesse et le vide de notre époque. Partant d'un sujet explosif, Bertrand Bonello (SAINT LAURENT) signe une oeuvre ambitieuse, s'articulant en deux parties laconiques mais éloquentes, complémentaires et énigmatiques. Empruntant son titre étrange à Nick Cave, sa direction d'acteurs minimaliste à Bresson, l'esthétique de sa première partie à ELEPHANT et celle de la seconde à ASSAULT ON PRECINCT 13, le réalisateur multiplie les citations au fil d'un film-choc combinant rigueur et effets de mode, ainsi que des emprunts aux conventions du clip, de l'installation, de la pub et du thriller. Évitant sagement de célébrer ou de condamner ses protagonistes, l'auteur n'a aucunement l'ambition d'expliquer l'inexplicable. Malgré des personnages schématiques et quelques longueurs, le film fascine par ses partis-pris jusqu'au-boutistes, qui en font une oeuvre aussi marquante qu'impénétrable, sûre de diviser le public et la critique. (Texte rédigé en novembre 2016, dans le cadre du Festival Cinemania)
Texte : Georges Privet