Can. 2016. Drame de moeurs de Karl Lemieux avec David Bryant, Jean-Simon Leduc, Martin Dubreuil. Le batteur d'un groupe de punk-rock obtient la protection de son frère junkie contre des motards criminels à qui il doit de l'argent. Oeuvre d'atmosphère soutenue par une grammaire stylistique forte. Récit délibérément opaque, virant à la confusion. Montage parfois erratique. Interprètes solides et intenses. (sortie en salle: 27 janvier 2017)
Le batteur d'un groupe de punk-rock obtient la protection de son frère junkie contre des motards criminels à qui il doit de l'argent. Oeuvre d'atmosphère soutenue par une grammaire stylistique forte. Récit délibérément opaque, virant à la confusion. Montage parfois erratique. Interprètes solides et intenses. (sortie en salle: 27 janvier 2017)
Auteur de plusieurs courts métrages expérimentaux remarqués ("Ki", "Passage", "Mamori"), l'artiste visuel Karl Lemieux fait montre, pour son passage au long métrage, d'une réelle assurance formelle. L'auteur déploie ici une grammaire stylistique forte pour composer une atmosphère de danger entêtante et oppressante: travail sur les textures sonores et la matérialité de l'image, effets de flous, ralentis, compositions millimétrées, noir et blanc ultra-contrasté, etc. La campagne québécoise devient dans son film le théâtre d'affrontements violents, duquel se détache la relation étrange et profonde des deux frères. Mais des dialogues peu consistants, un montage parfois erratique et une intrigue d'une opacité délibérée virant à la confusion, viennent parfois brouiller le tableau. Dans le rôle principal, Jean-Simon Leduc fait preuve d'audace. Malgré des rôles peu définis, Robin Aubert et Martin Dubreuil ne manquent pas d'intensité. (Texte rédigé en septembre 2016, dans le cadre du Festival de Venise)
Texte : Helen Faradji
T’Cha Dunlevy - The Gazette
The movie drifts between thriller and abstract reverie, shot by Mathieu Laverdière in striking black and white on grainy, high-contrast 16 mm film, with minimal dialogue complemented by the ambient guitar drones of Lemieux’s Godspeed-associated collaborators.
Charles-Henri Ramond - Films du Québec
(...) le cinéaste bouscule les conventions en insufflant à ce règlement de compte post-apocalyptique une signature marquante qui le place indubitablement dans une classe à part. Cependant, si l’expérience procure son lot de satisfaction, notamment au plan formel, c’est au détriment d’une histoire que l’on airait aimé un peu plus étoffée.
Gérard Grugeau - 24 Images
(..) on sent dans MAUDITE POUTINE une volonté assumée de raconter autrement et d’envisager le cinéma avant tout comme une matière sensible qui se sculpte à l’envi. Notamment, une façon de faire naitre un état d’engourdissement proche parfois de l’hypnose.
Éric Moreault - La Presse
L'originalité de ce long métrage sombre, outre sa vision honnête d'une certaine vie rurale, réside surtout dans l'habileté de Lemieux de créer un climat fortement anxiogène grâce à un travail minutieux sur le son.
François Lévesque - Le Devoir
Une oeuvre personnelle, donc, et derrière laquelle on devine l’artiste en train d’exorciser ses démons. Pas tous, on l’espère, le tourment étant la nourriture de prédilection de l’art, pour demeurer dans les paradoxes. Du reste, et comme l’illustre à merveille le dénouement, la lumière n’est jamais aussi éblouissante qu’au sortir des ténèbres.