Fr. 2016. Drame sentimental de Nicole Garcia avec Marion Cotillard, Alex Brendemuhl, Louis Garrel. Donnée en mariage à un ouvrier espagnol ayant fui le franquisme, l'aînée borderline d'une bonne famille française tombe amoureuse d'un soldat rentré d'Indochine. Adaptation sentie du roman de Milena Agus. Élégance froide, un peu calculée. Climat bien forgé. Silences évocateurs. Bonnes compositions de M. Cotillard et A. Brendemuhl. (sortie en salle: 4 novembre 2016)
Donnée en mariage à un ouvrier espagnol ayant fui le franquisme, l'aînée borderline d'une bonne famille française tombe amoureuse d'un soldat rentré d'Indochine. Adaptation sentie du roman de Milena Agus. Élégance froide, un peu calculée. Climat bien forgé. Silences évocateurs. Bonnes compositions de M. Cotillard et A. Brendemuhl. (sortie en salle: 4 novembre 2016)
Après quelques opus malmenés par la critique (SELON CHARLIE, UN BALCON SUR LA MER), Nicole Garcia signe une adaptation sentie, somme toute réussie, du roman de l'Italienne Milena Agus. MAL DE PIERRES possède tout ce qui fait le sel de l'oeuvre de la cinéaste, soit une exaltation des sentiments jumelée à une élégance froide, un peu calculée. Les origines romanesques ne sont pas complètement transcendées, comme en témoignent la scène d'ouverture à Lyon, prologue conventionnel d'un long flashback. En revanche, Garcia a le sens du climat, du non-dit, du silence. Certaines scènes muettes possèdent une véritable puissance d'évocation. Le mérite en revient aussi à Marion Cotillard, très juste dans la peau d'une épouse instable propulsée par ses envies, freinée (mais pas tant que ça finalement) par les conventions de son temps, à l'image de l'héroïne des "Hauts de Hurlevent", dont on nous annonce d'entrée de jeu qu'elle est l'héritière. Mais c'est par les yeux de l'Espagnol Alex Brendemuhl, dans le rôle du maçon patient, que le courant passe le mieux. (Texte rédigé en mai 2016, dans le cadre du Festival de Cannes - Sélection officielle, compétition)
Texte : Martin Bilodeau