Phil. 2016. Drame de Brillante Mendoza avec Jaclyn Jose, Julio Diaz, Felix Roco. Avec son mari junkie, la propriétaire d'un petit commerce de Manille, qui écoule sous le manteau des cachets de cristal meth, est arrêtée par des policiers corrompus. Vibrante dénonciation de la corruption policière aux Philippines. Traitement libre, original, aux confins du documentaire. Plusieurs instants de grâce. Magnifique J. Jose.
Avec son mari junkie, la propriétaire d'un petit commerce de Manille, qui écoule sous le manteau des cachets de cristal meth, est arrêtée par des policiers corrompus. Vibrante dénonciation de la corruption policière aux Philippines. Traitement libre, original, aux confins du documentaire. Plusieurs instants de grâce. Magnifique J. Jose.
Observateur social et adepte de la vue en coupe sans compromis, le Philippin Brillante Mendoza (SERBIS, CAPTIVE, KINATAY, tous inédits au Québec) dénonce dans MA'ROSA la corruption policière et le système de délation à la chaîne qui gangrène son pays. L'écriture hors normes, la caméra à l'épaule, tout est libre chez lui. Mais rien n'est improvisé. Et à l'instar de ses autres films, celui-ci exige du spectateur une certaine patience. De fait, la fiction (ou du moins son signal apparent) intervient vers la trentième minute, rompant ce qui aurait pu, jusque là, passer pour un documentaire en mode cinéma vérité. Plutôt que de discourir, le réalisateur laisse les éléments s'enchaîner, une vérité éclore du chaos quotidien. L'approche, radicale, peut irriter. En revanche, elle peut aussi nous réserver de véritables instants de grâce. À commencer par le bouleversant plan final. Muet et fort comme un cri. La preuve que Jaclyn Jose est une actrice... brillante. (Texte rédigé en mai 2016, dans le cadre du Festival de Cannes - Sélection officielle, compétition)
Texte : Martin Bilodeau