É.-U. 2016. Drame biographique de Jeff Nichols avec Joel Edgerton, Ruth Negga, Terri Abney. À l'époque de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, un couple mixte de Virginie se rend jusqu'en Cour Suprême pour faire reconnaître la validité de son mariage. Page d'histoire anti-spectaculaire, à hauteur d'homme. Partis pris courageux. Ensemble manquant d'élan et de pulsation. Excellents J. Edgerton et R. Negga. (sortie en salle: 18 novembre 2016)
À l'époque de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, un couple mixte de Virginie se rend jusqu'en Cour Suprême pour faire reconnaître la validité de son mariage. Page d'histoire anti-spectaculaire, à hauteur d'homme. Partis pris courageux. Ensemble manquant d'élan et de pulsation. Excellents J. Edgerton et R. Negga. (sortie en salle: 18 novembre 2016)
LOVING ressemble à ses deux héros. Effacés, ordinaires, passifs. Visiblement, Jeff Nichols (TAKE SHELTER, MUD) a voulu se placer à la hauteur de ces deux pionniers de la lutte pour les droits civiques. Le parti pris l'honore. Tant de drames biographiques transforment les individus en archétypes et perroquets, on lui sait gré de s'attacher à ce qu'ils sont, en mettant de l'avant leurs hésitations, leurs silences, leurs petites lâchetés aussi. D'avoir confié les rôles à deux anti-stars (Joel Edgerton et Ruth Negga, tous deux excellents) fortifie davantage ce sentiment d'un film qui vise la vérité contre sa représentation, le documentaire avant la fiction. Mais c'est aussi là que le bât blesse, parfois. Nichols n'arrive pas à faire lever un film qui, à cause de ses choix courageux, manque un peu d'élan et de pulsation. On lui reconnaît par moments une influence néoréaliste, à la gloire de la classe ouvrière, notamment dans ces scènes, nombreuses, montrant Richard Loving à l'oeuvre avec sa truelle. Le reste du temps, le film demeure, et c'est regrettable, à la surface des choses. (Texte rédigé en mai 2016, à l'occasion du Festival de Cannes - Sélection officielle, compétition)
Texte : Martin Bilodeau