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Les Fleurs bleues (Powidoki)

Pol. 2016. Drame biographique de Andrzej Wajda avec Boguslaw Linda, Zofia Wichlacz, Bronislawa Zamachowska. À la fin des années 1940 en Pologne, le peintre constructiviste Wladyslaw Strzeminski refuse de modifier sa démarche artistique pour qu'elle soit conforme à l'idéologie communiste. Propos très actuel. Scénario souvent didactique. Quelques séquences puissantes. Mise en scène classique et élégante. Direction photo experte. B. Linda solide. (sortie en salle: 24 mars 2017)

Général
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Les Fleurs bleues (Powidoki)

Général Général

Pol. 2016. Drame biographique de Andrzej Wajda avec Boguslaw Linda, Zofia Wichlacz, Bronislawa Zamachowska.

À la fin des années 1940 en Pologne, le peintre constructiviste Wladyslaw Strzeminski refuse de modifier sa démarche artistique pour qu'elle soit conforme à l'idéologie communiste. Propos très actuel. Scénario souvent didactique. Quelques séquences puissantes. Mise en scène classique et élégante. Direction photo experte. B. Linda solide. (sortie en salle: 24 mars 2017)

Pologne, 1948. Le parti communiste ayant pris le pouvoir, le nouveau ministre de la Culture s'assure que toutes les représentations artistiques sont conformes à l'idéologie du réalisme socialiste. Parce qu'il refuse de modifier sa démarche, le peintre constructiviste Wladyslaw Strzeminski voit sa vie transformée en enfer. On lui enlève sa carte du syndicat des artistes, il perd son poste d'enseignant à l'École des Beaux-Arts de Lodz, qu'il a cofondé, et ses oeuvres sont retirées des musées. Enfin, son nom est mis sur une liste noire, de sorte qu'il lui est impossible de trouver du travail. Unijambiste et manchot depuis la Première Guerre mondiale, Strzeminski ne peut plus subvenir aux besoins de sa fille unique, qui ne manque heureusement pas de débrouillardise. Et trop attaché à son indépendance, le peintre refuse l'amour sincère de son étudiante la plus dévouée. En 1952, vaincu par le rouleau compresseur de l'idéologie communiste, il meurt de la tuberculose, dans la pauvreté la plus complète.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Bien qu'il s'agisse d'un opus mineur, ce dernier film du maître polonais s'inscrit avec cohérence dans son oeuvre (CENDRES ET DIAMANT, L'HOMME DE MARBRE, SANS ANESTHÉSIE) et son univers thématique (dérives de l'idéologie communiste, fabrication de l'histoire, esprit de rébellion). En outre, le propos de ce drame d'époque - l'intégrité face au totalitarisme et à la dictature de la pensée - ne saurait être plus actuel. Si le récit s'avère souvent didactique et parfois répétitif, la mise en scène, maîtrisée aux lignes classiques, lui confère élégance et retenue. Parmi les séquences mémorables, citons celle où l'appartement du peintre est envahi par la couleur rouge, quand une banderole à l'effigie de Staline est placée devant la fenêtre. Et pour reproduire l'ambiance anxiogène de l'époque, le film profite du sens aiguisé de la lumière et du cadrage du directeur photo Pawel Edelman (THE PIANIST, THE GHOST WRITER). Collaborateur fréquent du cinéaste (L'HOMME DE FER, DANTON, PAN TADEUSZ), Boguslaw Linda domine avec aplomb la solide distribution.

Texte : Bruno Dufort

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