Pol. 2016. Drame biographique de Andrzej Wajda avec Boguslaw Linda, Zofia Wichlacz, Bronislawa Zamachowska. À la fin des années 1940 en Pologne, le peintre constructiviste Wladyslaw Strzeminski refuse de modifier sa démarche artistique pour qu'elle soit conforme à l'idéologie communiste. Propos très actuel. Scénario souvent didactique. Quelques séquences puissantes. Mise en scène classique et élégante. Direction photo experte. B. Linda solide. (sortie en salle: 24 mars 2017)
À la fin des années 1940 en Pologne, le peintre constructiviste Wladyslaw Strzeminski refuse de modifier sa démarche artistique pour qu'elle soit conforme à l'idéologie communiste. Propos très actuel. Scénario souvent didactique. Quelques séquences puissantes. Mise en scène classique et élégante. Direction photo experte. B. Linda solide. (sortie en salle: 24 mars 2017)
Bien qu'il s'agisse d'un opus mineur, ce dernier film du maître polonais s'inscrit avec cohérence dans son oeuvre (CENDRES ET DIAMANT, L'HOMME DE MARBRE, SANS ANESTHÉSIE) et son univers thématique (dérives de l'idéologie communiste, fabrication de l'histoire, esprit de rébellion). En outre, le propos de ce drame d'époque - l'intégrité face au totalitarisme et à la dictature de la pensée - ne saurait être plus actuel. Si le récit s'avère souvent didactique et parfois répétitif, la mise en scène, maîtrisée aux lignes classiques, lui confère élégance et retenue. Parmi les séquences mémorables, citons celle où l'appartement du peintre est envahi par la couleur rouge, quand une banderole à l'effigie de Staline est placée devant la fenêtre. Et pour reproduire l'ambiance anxiogène de l'époque, le film profite du sens aiguisé de la lumière et du cadrage du directeur photo Pawel Edelman (THE PIANIST, THE GHOST WRITER). Collaborateur fréquent du cinéaste (L'HOMME DE FER, DANTON, PAN TADEUSZ), Boguslaw Linda domine avec aplomb la solide distribution.
Texte : Bruno Dufort