Fr. 2016. Drame de Kiyoshi Kurosawa avec Tahar Rahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet. L'assistant d'un photographe hanté par le fantôme de son épouse tombe amoureux de la fille et modèle de ce dernier. Récit intrigant. Dénouement émouvant mais sans surprise. Sous-intrigue laborieuse. Réalisation léchée. Ambiances surnaturelles prenantes. Interprétation sentie.
L'assistant d'un photographe hanté par le fantôme de son épouse tombe amoureux de la fille et modèle de ce dernier. Récit intrigant. Dénouement émouvant mais sans surprise. Sous-intrigue laborieuse. Réalisation léchée. Ambiances surnaturelles prenantes. Interprétation sentie.
Dans ce premier film tourné hors de son Japon natal, Kiyoshi Kurosawa propose une autre de ces histoires de fantômes dont il a le secret (cf. KAÏRO, VERS L'AUTRE RIVE). Or, en dépit d'une mise en scène léchée, aux plans soigneusement composées, et la création d'ambiances surnaturelles assez prenantes, quelque chose semble s'être perdu dans cette traduction en français des thèmes chers à l'auteur: l'immortalité, la frontière entre la vie et la mort, la réalité contaminée par le rêve ou la folie, etc. Ainsi, la sous-intrigue de la vente est développée de manière laborieuse et peu convaincante. Ce qui a pour effet de retarder un dénouement sentimental sans réelle surprise, mais rendu émouvant grâce au jeu sensible de Tahar Rahim (UN PROPHÈTE) dans un rôle moralement ambigu. Face à la gracile et évanescente Constance Rousseau (L'AVENIR), Olivier Gourmet campe avec son talent habituel un artiste misanthrope épris d'absolu et rongé par la culpabilité. (Texte rédigé en octobre 2016, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Texte : Louis-Paul Rioux