L’AVIS DE MEDIAFILM

Brillamment porté à l'écran en 1961 par Jean-Pierre Melville, "Léon Morin, prêtre", prix Goncourt 1952, fait maintenant l'objet d'une adaptation libre par Nicolas Boukhrief (MADE IN FRANCE). Différence notable, cette nouvelle version débute à l'époque contemporaine, alors que la mourante Barny confesse à un jeune prêtre une faute commise durant la guerre. Ces révélations déclenchent un long flashback, qui reprend assez fidèlement les motifs du roman de Béatrix Beck. Or, s'il explique le changement de titre du film, ce procédé narratif plutôt convenu n'ajoute guère de profondeur ou d'émotion à une intrigue qui en comportait déjà beaucoup. En effet, les joutes verbales au coeur du roman, fascinantes et stimulantes, coulent ici avec fluidité dans un récit riche et nuancé (à l'exception d'une ou deux scènes un peu caricaturales). Soyeuse et expressive, la photographie confère une sensualité enivrante à de nombreuses séquences. Enfin, la chimie est palpable entre les inspirés Marine Vacth (L'AMANT DOUBLE) et Romain Duris (DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ). (Texte rédigé en novembre 2017, dans le cadre du festival Cinémania)

Texte : Rachel Bergeron-Cyr