L’AVIS DE MEDIAFILM

Cette adaptation d'un roman mêlant enquête policière et conte fantastique évoque à la fois les suspenses d'Alfred Hitchcock et les fantasmagories de Terry Gilliam. Du premier, on retrouve le San Francisco de VERTIGO, les cauchemars de SPELLBOUND et un personnage de blonde glaciale plus complexe qu'elle n'en a l'air. Du second, des conversations avec des créatures surréalistes, des références au syndrome de Münchausen et un scénario qui adopte le point de vue d'un enfant excentrique. En effet, THE 9TH LIFE OF LOUIS DRAX est narré par un garçon dans le coma (remarquable Aiden Longworth), avec un mélange d'innocence et d'humour noir. Ce qui génère d'entrée de jeu de nombreuses invraisemblances, mais habilement contournées au fil d'un récit vif et prenant. Malgré quelques ruptures de ton et une direction photo par moments un peu terne, la réalisation d'Alexandre Aja (PIRANHA 3D) est assurée et l'interprétation assez solide. Mais surtout, ce film délicieusement étrange, au dénouement astucieux, pose un regard étonnamment original sur un sujet sombre, qu'il traite avec un tonus et une imagination plutôt rares dans le cinéma actuel.

Texte : Georges Privet