Bel. 2016. Drame de Joachim Lafosse avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Marthe Keller. À l'heure de faire les comptes en vue d'une séparation, un homme et une femme, parents de jumelles, se querellent sur la valeur de la maison. Fine analyse du rôle de l'argent dans la sphère privée. Récit un peu monotone, sans réelle tension. Personnages bien dessinés, mais un peu opaques. Réalisation gracieuse. Bons interprètes. (sortie en salle: 31 mars 2017)
À l'heure de faire les comptes en vue d'une séparation, un homme et une femme, parents de jumelles, se querellent sur la valeur de la maison. Fine analyse du rôle de l'argent dans la sphère privée. Récit un peu monotone, sans réelle tension. Personnages bien dessinés, mais un peu opaques. Réalisation gracieuse. Bons interprètes. (sortie en salle: 31 mars 2017)
Avec NUE PROPRIÉTÉ et À PERDRE LA RAISON, Joachim Lafosse s'est fait le spécialiste des histoires de prisons domestiques et de crises familiales. Son cinquième opus s'inscrit dans cette continuité pour explorer une zone d'inconfort absolu dans la vie privée des gens: l'argent. Celui-ci a donné un toit au couple autrefois heureux du film. Au moment de sa séparation, la question les déchire et les aigrit. Car que valent le temps et l'amour investis, à l'heure des comptes? Lafosse ne fournit pas de réponse, ce qui en soi l'honore. Mais son récit, monotone comme le temps qui use, propulsé vers l'avant par deux personnages sourds l'un à l'autre et parfois trop opaques pour le spectateur, donne l'impression qu'il ne sait pas comment résoudre son équation. Une impression que la dernière partie dément, fort heureusement. Entretemps, le cinéaste filme la maison, enjeu monétisable de la séparation, avec force travellings et mouvements d'appareil. Comme s'il était le troisième personnage d'un triangle amoureux défendu sur les autres faces par les excellents Bérénice Bejo et Cédric Kahn. (texte rédigé en mai 2016, dans le cadre du Festival de Cannes - Quinzaine des réalisateurs)
Texte : Martin Bilodeau