Fr. 2016. Drame politique de Danis Tanovic avec Izudin Bajrovic, Snezana Vidovic, Jacques Weber. Le 28 juin 2014 à Sarajevo, un hôtel est le théâtre de diverses intrigues, en lien avec les célébrations entourant le 100e anniversaire de l'assassinat de François-Ferdinand d'Autriche. Adaptation libre mais guère convaincante d'une pièce de Bernard-Henri Lévy. Texte pontifiant. Mise en scène artificielle. Personnages manquant de chair, mais bien interprétés.
Le 28 juin 2014 à Sarajevo, un hôtel est le théâtre de diverses intrigues, en lien avec les célébrations entourant le 100e anniversaire de l'assassinat de François-Ferdinand d'Autriche. Adaptation libre mais guère convaincante d'une pièce de Bernard-Henri Lévy. Texte pontifiant. Mise en scène artificielle. Personnages manquant de chair, mais bien interprétés.
Le réalisateur de NO MAN'S LAND porte à l'écran "Hôtel Europe", une pièce de Bernard-Henri Lévy mal accueillie en France à l'automne 2014, et qui prenait la forme d'un monologue sur l'état de la Communauté européenne prononcé par Jacques Weber. Danis Tanovic a fait de ce soliloque l'élément central d'un récit plus large, qui nous transporte dans les couloirs, les chambres et les sous-sols de l'établissement. Mais le résultat est loin de convaincre. D'une part, parce que le texte pontifiant sent l'exposé scolaire à plein nez, et que les personnages, pourtant bien interprétés, manquent de chair. D'autre part, parce que le parti pris de la mise en scène, qui suit les personnages dans le dédale de l'hôtel en plans séquences de longueurs variables, est trop artificiel. Tanovic veut créer une sorte d'état d'urgence, un climat de poudrière et de fourmilière, à l'image de l'Europe. Mais l'empreinte et l'intention du faiseur d'images sont trop présentes, trop visibles, tandis que le décor désert (mais censé être fourmillant) n'a pas la force d'évocation souhaitée. (Texte rédigé en février 2016, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau