É.-U. 2016. Comédie satirique de Spike Lee avec Nick Cannon, Teyonah Parris, Wesley Snipes. Dans un quartier violent de Chicago, des femmes décrètent une grève du sexe afin de forcer les hommes à déposer les armes. Pamphlet brûlant doublé d'une fantaisie bariolée, librement inspiré d'Aristophane. Propos résolument sans nuance. Quelques beaux instants de grâce. Distribution engagée.
Dans un quartier violent de Chicago, des femmes décrètent une grève du sexe afin de forcer les hommes à déposer les armes. Pamphlet brûlant doublé d'une fantaisie bariolée, librement inspiré d'Aristophane. Propos résolument sans nuance. Quelques beaux instants de grâce. Distribution engagée.
Prenant pour point de départ la pièce "Lysistrata" d'Aristophane, le réalisateur de DO THE RIGHT THING signe un pamphlet brûlant, doublé d'une fantaisie bariolée, contre la culture de la violence et des armes à feu, avec en toile de fond un quartier chaud de Chicago réputé pour son taux de décès par balle supérieur à celui de l'Irak en guerre. D'où le titre CHI-RAQ. D'où la colère, que Spike Lee peine à canaliser au début du film, mais qui trouve un exutoire plus artistique dès le deuxième acte - chacun de ceux-ci étant présenté de façon ludique par un "choeur grec" défendu en solo par Samuel L. Jackson. L'acteur-fétiche de Quentin Tarantino n'est qu'une des nombreuses figures importantes à endosser cette production militante, aux dialogues en rimes comme des chansons de rap. La présence de Jennifer Hudson, fille de Chicago dont la mère et le frère ont été tués, résonne tout particulièrement, même si sa composition convainc à moitié. On pense la même chose du film. Ennemi assumé de la nuance, le cinéaste force la note. Mais il touche parfois la grâce, au détour d'un plan ou d'une scène. Ce sont ces moments qui, au final, marquent les esprits. (Texte rédigé en février 2016, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau