Can. 2016. Drame psychologique de Denis Côté avec James Hyndman, Simone-Elise Girard, Denis Lavant. Un homme d'affaires prospère se retire temporairement à la campagne, afin de soutenir son épouse plongée dans une dépression muette. Variation assez inspirée sur le thème de "Crime et châtiment". Dialogue abondant misant sur l'exposition des sentiments. Réalisation calculée. Montage haché menu. J. Hyndman solide. (sortie en salle: 4 mars 2016)
Un homme d'affaires prospère se retire temporairement à la campagne, afin de soutenir son épouse plongée dans une dépression muette. Variation assez inspirée sur le thème de "Crime et châtiment". Dialogue abondant misant sur l'exposition des sentiments. Réalisation calculée. Montage haché menu. J. Hyndman solide. (sortie en salle: 4 mars 2016)
Exégète convaincu des cinémas d'Europe de l'Est, Denis Côté (CURLING, VIC + FLO ONT VU UN OURS) vient de découvrir la littérature russe. C'est en tous cas l'impression que donne BORIS SANS BÉATRICE, une variation assez inspirée - mais parfois assommante - sur le thème de "Crime et châtiment", mais aussi sur "L'enfer" de Dante et le mythe grec du supplice de Tantale. Rompant avec ses approches mutiques et distanciées, le cinéaste privilégie ici le dialogue abondant et l'exposition brutale des sentiments, à travers un récit haché menu par un montage en champs-contrechamps. Parsemée de flashbacks montrant les jours meilleurs du couple, et d'envolées absurdes évoquant Gogol et Ionesco, l'oeuvre apparaît très calculée, voire un brin prétentieuse. Ainsi, Côté passe par quatre chemins pour faire ce que mille autres films ont déjà fait: raconter la pénitence rédemptrice d'un aveugle ambitieux. Dans la peau de ce dernier, James Hyndman reste le plus fort atout du film. Expressif et mystérieux, coupable mais attachant, son Boris a en effet à la fois du coeur au ventre et du plomb dans les ailes. (Texte rédigé en février 2016, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau