L’AVIS DE MEDIAFILM

Sixième adaptation du célèbre roman de Lew Wallace, cette version kitsch mais énergique (sorte de BEN-HUR pour la génération FAST AND THE FURIOUS) réduit l'intrigue originale à une série de temps forts. Lesquels sont toutefois minés par la réalisation frénétique de Timur Bekmambetov (WANTED), avec sa caméra hyperactive et son montage précipité. Le film n'échappe par ailleurs pas aux travers des autres adaptations (dialogues théâtreux et monologues sentencieux, servis à coups d'accents britanniques incongrus), malgré une ou deux incartades à la tradition (dont la révélation du visage du Christ et les circonstances de l'arrestation de Ben-Hur). Bien que la course de chars s'avère le morceau de bravoure espéré, et que la scène des galères soit même supérieure à celle du classique de William Wyler, l'ensemble respire rarement et souffre de performances inégales. Jack Huston campe un Ben-Hur sensible mais désincarné, face à un Toby Kebbell d'une méchanceté presque caricaturale dans le rôle de Messala. D'où l'impression d'un film déséquilibré, qui peine - malgré d'incontestables qualités - à s'imposer face aux versions précédentes.

Texte : Georges Privet