Roum. 2016. Drame de Cristian Mungiu avec Adrian Titieni, Maria-Victoria Dragus, Lia Bugnar. Un médecin de Transylvanie sollicite des faveurs et des retours d'ascenseur afin de garantir la réussite de sa fille aux examens du baccalauréat. Oeuvre intime et universelle sur l'éthique et la corruption en Roumanie. Approche rigoureuse et fine. Montage subtil de longs plans fixes et de courts travellings. A. Titieni admirable. (sortie en salle: 28 avril 2017)
Un médecin de Transylvanie sollicite des faveurs et des retours d'ascenseur afin de garantir la réussite de sa fille aux examens du baccalauréat. Oeuvre intime et universelle sur l'éthique et la corruption en Roumanie. Approche rigoureuse et fine. Montage subtil de longs plans fixes et de courts travellings. A. Titieni admirable. (sortie en salle: 28 avril 2017)
Neuf ans après 4 MOIS 3 SEMAINES 2 JOURS, campé dans la Roumanie sous le régime de Ceaucescu, Cristian Mungiu signe un nouveau film sur les fonctionnements parallèles et les règles implicites qui régissent son pays. Au temps présent cette fois, mais pour évoquer les mêmes questions intimes et universelles: éthique et corruption, transmission et transgression. Les deux films forment un fascinant diptyque sur le passé et son héritage, montré ici à travers la quête d'un père - admirablement campé par Adrian Titieni - pour épargner à sa fille les épreuves qu'il a connues. Dans sa manière rigoureuse et extrêmement fine de raconter, dans sa façon quasi aérienne de tourner (le film est constitué d'un enchaînement de longs plans fixes et de courts travellings), Mungiu fait penser à un homme de théâtre qui, comme Bergman avant lui, aurait percé tous les mystères et assimilé toutes les potentialités du cinéma. L'excès de dialogues, rébarbatif au début, trouve sa cohérence dans le contexte d'un film où chaque scène est une négociation, une plaidoirie. (Texte rédigé en mai 2016, dans le cadre du Festival de Cannes - Sélection officielle, compétition)
Texte : Martin Bilodeau
Pierre Murat - Télérama
C'est cet engrenage que décrit Cristian Mungiu avec une froideur presque suave, où les faits (...) angoissent autant que les sentiments. Les plans-séquences qu'il affectionne, qu'il fait durer le plus possible lui permettent de créer un suspense physique sur une errance morale.
Luc Chessel - Libération
Cela pourrait être admirable ou audacieux si le film, sous ses airs contemporains amoraux (l’art subtil de ne pas résoudre les intrigues, de ne pas déplier les non-dits, de laisser parler les situations pour elles-mêmes), ne nous présentait pas comme absolument évidente la frontière entre la corruption et la droiture, la limite entre le bien et le mal.
Jay Weissberg - Variety
As expected from a master like Mungiu, everything is beautifully structured and utterly credible, yet GRADUATION feels like a retread.
Leslie Felperin - The Hollywood Reporter
Mungiu has a technical mastery of his craft which is so effortless, so subtle, and so insidiously naturalistic that less observant viewers can easily fail to spot the skill and think it’s nothing more than a bunch of Romanians babbling while the camera jerks around a lot.
Sonia Sarfati - La Presse
L'engrenage est implacable, bien servi par les longs plans-séquences du réalisateur et le jeu très réaliste des acteurs. L'angoisse s'installe insidieusement, se fait bientôt étouffante. Et si la démonstration est un peu longue, elle demeure très troublante.
André Lavoie - Le Devoir
Livré dans un style dépouillé, légèrement moins glauque que celui de 4 MOIS 3 SEMAINES 2 JOURS, le récit ne s’étend que sur quelques jours (...) pour mieux illustrer une gangrène qui semblait souterraine. Personne n’en sort totalement indemne dans ce spectacle exécuté avec une foudroyante précision, donnant une illusion de réalisme.
Par : Jason Plante, Gatineau
Quoiqu'il puisse arriver, elle n'y arrivera pas... Il est vrai que pour réussir, dans notre société moderne, ca nous prend un diplome (ici un Baccalsureat) pour RÉUSSIR son avenir. Mais il lui arrive un accident. En plus, elle doit quitter son petit ami (sous ordres du paternel). Simplet, touchant, et bien meilleur que son film sur l'avortement, 4 mois 2 semaines 1 jour...
J'attribue à ce film la Cote