Fr. 2016. Chronique de Vincent Garenq avec Daniel Auteuil, Sebastian Koch, Marie-Josée Croze. Pendant trente ans, un comptable français a tenté de faire condamner le meurtrier de sa fille, un médecin allemand protégé par son gouvernement. Chronique humaine et judiciaire captivante, inspirée du livre d'André Bamberski. Dénonciation ambiguë de l'autojustice. Réalisation tendue et percutante. D. Auteuil intense et nuancé. (sortie en salle: 17 juin 2016)
Pendant trente ans, un comptable français a tenté de faire condamner le meurtrier de sa fille, un médecin allemand protégé par son gouvernement. Chronique humaine et judiciaire captivante, inspirée du livre d'André Bamberski. Dénonciation ambiguë de l'autojustice. Réalisation tendue et percutante. D. Auteuil intense et nuancé. (sortie en salle: 17 juin 2016)
Le réalisateur de PRÉSUMÉ COUPABLE poursuit sa dénonciation des dysfonctionnements de l'appareil judiciaire français - et ici européen - avec cette chronique captivante, quoiqu'ambiguë dans sa dénonciation de l'autojustice. Inspiré du livre "Pour que justice te soit rendue" d'André Bamberski, AU NOM DE MA FILLE glisse en effet par moments sur la pente moins noble du récit de vengeance, suscitant par ses révélations choquantes sur ce criminel machiavélique un sentiment de révolte quasi malsain chez le spectateur, qui sera enclin à s'identifier au père aimant, mais aux méthodes discutables. En dépit d'une structure narrative elliptique et d'une illustration plutôt convenue des dommages collatéraux (amoureux, familiaux) d'une quête obsessionnelle dévorante, le film tient en haleine, grâce à une réalisation percutante et tendue. Intense, émouvant, nuancé, Daniel Auteuil offre sans doute sa meilleure performance depuis CACHÉ. Marie-Josée Croze est pour sa part excellente dans le rôle ingrat, et effacé, de la mère dans le déni. En revanche, Sebastian Koch (LA VIE DES AUTRES) manque de mystère dans son incarnation de l'insaisissable Krombach.
Texte : Louis-Paul Rioux