G.-B. 2016. Drame de moeurs de Andrea Arnold avec Sasha Lane, Shia LaBeouf, Riley Keough. Une jeune et pauvre mulâtre se joint à une équipe de mésadaptés sociaux, qui vendent des abonnements de magazines dans les quartiers les mieux nantis des villes du Midwest. Road-movie radical dans ses partis pris. Intrigue minimaliste misant sur la durée. Compositions picturales admirables, captées caméra à l'épaule. Interprétation dans la note. (sortie en salle: 14 octobre 2016)
Une jeune et pauvre mulâtre se joint à une équipe de mésadaptés sociaux, qui vendent des abonnements de magazines dans les quartiers les mieux nantis des villes du Midwest. Road-movie radical dans ses partis pris. Intrigue minimaliste misant sur la durée. Compositions picturales admirables, captées caméra à l'épaule. Interprétation dans la note. (sortie en salle: 14 octobre 2016)
L'Écossaise Andrea Arnold (RED ROAD, FISH TANK), la Dardenne du monde anglo-saxon, transporte sa caméra en Amérique profonde, territoire des Harmony Korine (GUMMO) et Kelly Reichardt (WENDY AND LUCY). Le résultat laisse mi-figue mi-raisin. Pierre d'achoppement: le personnage central, défendu par la nouvelle venue Sasha Lane, reste plutôt énigmatique, son comportement ne permettant pas toujours au spectateur de se faire une idée de sa pensée. Ce qui complique la lecture dans le contexte d'un road-movie minimaliste, sans intrigue, qui nous est donné à voir comme une expérience de mouvement dans la durée. Assumant courageusement son parti pris, Arnold limite par ailleurs au maximum les marques de son intervention. Effet pervers: elle garde secret le sens de son film. Cela dit, sa sélection musicale impressionne et ses compositions picturales sont comme toujours admirables, l'impact de celles-ci étant ici accentuée par l'emploi d'une image serrée (format 4:3, presque carré) captée par une caméra à l'épaule très gracieuse. (Texte rédigé en mai 2016, dans le cadre du Festival de Cannes - Sélection officielle, compétition)
Texte : Martin Bilodeau