Fr. 2016. Drame de Benoît Jacquot avec Mathieu Amalric, Julia Roy, Jeanne Balibar. Une présence possiblement surnaturelle, tapie dans leur maison au bord de la mer, creuse un fossé entre deux artistes nouvellement mariés. Intrigue ésotérique prometteuse mais inaboutie. Approche hermétique. Réalisation éthérée, quasi indifférente. Interprètes aux registres variés.
Une présence possiblement surnaturelle, tapie dans leur maison au bord de la mer, creuse un fossé entre deux artistes nouvellement mariés. Intrigue ésotérique prometteuse mais inaboutie. Approche hermétique. Réalisation éthérée, quasi indifférente. Interprètes aux registres variés.
Après quelques opus amples et sophistiqués (LES ADIEUX À LA REINE, 3 COEURS, LE JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE), le Français Benoît Jacquot renoue avec son cinéma plus intimiste et artisanal (LA FILLE SEULE) avec À JAMAIS, une histoire d'amour, de création et de fantômes qui hélas manque de convaincre. Écrit par l'actrice Julia Roy à partir d'un roman de Don DeLillo, ce projet de coeur en manque résolument, comme si le cinéaste n'était parvenu qu'à en mimer l'intrigue, caméra à l'épaule mais le nez dans le chloroforme. Soyons justes: le prologue et le dénouement fonctionnent et se répondent de façon admirable. La bonne idée à l'amorce du projet s'y concentre. Mais tout ce qui relie ces deux pôles sonne creux. Mathieu Amalric fait preuve d'une relative retenue tandis que, fidèle à son habitude, Jeanne Balibar en fait des tonnes. Pointe aiguë du triangle, Julia Roy possède une certaine présence, mais son personnage hermétique et irritant n'aide pas sa cause. (Texte rédigé en septembre 2016, dans le cadre du Festival international du film de Toronto)
Texte : Martin Bilodeau