Fr. 2015. Drame de Guillaume Nicloux avec Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Dan Warner. Deux acteurs qui ne se sont pas vus depuis 30 ans se retrouvent dans la Vallée de la Mort en Californie, où leur fils qui s'est suicidé leur a donné rendez-vous. Récit initiatique empreint de spiritualité. Jeu entre fiction et réalité ludique, mais laissant parfois le spectateur à distance. Mise en scène claire et lumineuse. Interprètes charismatiques. (sortie en salle: 13 novembre 2015)
Deux acteurs qui ne se sont pas vus depuis 30 ans se retrouvent dans la Vallée de la Mort en Californie, où leur fils qui s'est suicidé leur a donné rendez-vous. Récit initiatique empreint de spiritualité. Jeu entre fiction et réalité ludique, mais laissant parfois le spectateur à distance. Mise en scène claire et lumineuse. Interprètes charismatiques. (sortie en salle: 13 novembre 2015)
Après la comédie faussement documentaire (L'ENLÈVEMENT DE MICHEL HOUELLEBECQ), le polar (UNE AFFAIRE PRIVÉE) et l'adaptation littéraire (LA RELIGIEUSE), Guillaume Nicloux s'essaie au récit initiatique empreint de spiritualité. Avec un bonheur inégal. Si sa mise en scène d'une belle clarté et ses plans lumineux mettent en valeur les magnifiques paysages de la Vallée de la Mort, le récit, lui, manque de précision. Ressemblant souvent à une expérience entre le réalisateur et ses acteurs à laquelle le spectateur ne serait pas convié - en dépit des ponts constamment tissés entre la fiction et la vie des deux vedettes -, l'intrigue est également traversée de décrochages fantastique évoquant l'univers de David Lynch de façon trop littérale. En outre, le regard ironique posé par Nicloux sur les Américains apparaît des plus sommaires. Malgré des dialogues surécrits et volontairement nébuleux, Isabelle Huppert fait preuve d'une émotivité et d'une présence rares, face à un Gérard Depardieu toujours aussi imposant. (Texte rédigé en mai 2015, dans le cadre du Festival de Cannes)
Texte : Helen Faradji
Didier Péron - Libération
(...) [Depardieu] est ici au meilleur de sa veine low profile, loin du hâbleur, proche de l’enfant, encore capable d’être génial et de rendre passionnant le simple fait d’enlever un pansement sur son poignet.
Jean-Marc Lalanne - Les Inrockuptibles
Depardieu, Huppert, leur art immense projeté face à face encore une fois, jamais en surrégime et captivants de bout en bout. Une esquisse de fiction, cacochyme. Et en toile de fond le désert, l’infini granitique de la vallée de la Mort. Qui devient vallée d’un amour - filial, cinéphile.
Alexis Campion - Le Journal du dimanche
À la fois très fictionnel et semé de vérités saisissantes, ce voyage laisse une sensation unique d'être à la fois au bord d'un précipice et au cœur d'un amour qui se trouve être, aussi, celui du cinéma et de ses acteurs.
Pierre Vavasseur - Le Parisien
L'ombre (lumineuse) de Guillaume Depardieu plane sur cette histoire que Duras n'aurait pas reniée. VALLEY OF LOVE est à la fois un mirage et un vertige. Un film qui dit que, de toute façon, bien plus que la mort, la vie nous échappe.
Jacques Morice - Télérama
(...) Guillaume Nicloux tente et réussit le pari de combiner le fantastique et le spirituel. (...) La force de VALLEY OF LOVE tient dans son cocktail de simplicité et de mystère, de minimalisme et de mysticisme. (...) Quête de résonances et de signes venus d'outre-tombe, il évite bien des écueils.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
(...) nous sommes (...) touchés, mais pas émus. Car à ce voyage en Californie manquent la foi et la grâce qui faisaient trembler LE VOYAGE EN ITALIE (Rossellini). Reste un beau geste cinématographique qui reprend à son compte l’espoir incessamment déçu de réconciliation nationale du cinéma français.