Fr. 2015. Drame de moeurs de Diastème avec Alban Lenoir, Samuel Jouy, Paul Hamy. Sur plus de vingt ans, le destin d'un jeune skinhead ultra-violent qui, après avoir frayé avec le Front National, s'en éloigne afin de se donner une deuxième chance. Regard sans complaisance sur la xénophobie en France. Ultra-naturalisme d'une violence parfois insoutenable. Sens habile de l'ellipse. Dernier tiers hésitant. Caméra à l'épaule fébrile. Jeu saisissant d'A. Lenoir.
Sur plus de vingt ans, le destin d'un jeune skinhead ultra-violent qui, après avoir frayé avec le Front National, s'en éloigne afin de se donner une deuxième chance. Regard sans complaisance sur la xénophobie en France. Ultra-naturalisme d'une violence parfois insoutenable. Sens habile de l'ellipse. Dernier tiers hésitant. Caméra à l'épaule fébrile. Jeu saisissant d'A. Lenoir.
Entrant dès la première seconde de son film dans le vif du sujet, à savoir la xénophobie en France, Patrick Asté (alias Diastème) ne quittera pas son "héros" un moment, épousant ses mouvements avec une caméra à l'épaule fébrile et nerveuse. Se fondant parfois dans un ultra-naturalisme à la Dardenne, le cinéaste refuse tous faux-semblants, forçant le spectateur à regarder la Bête droit dans les yeux, ce qui est parfois insoutenable. Résonnant particulièrement en ces temps où les réflexes protectionnistes se multiplient en Europe, le récit, aux ellipses habiles, perd néanmoins de sa force dans un dernier tiers plus hésitant et moins convaincant. Néanmoins, Diastème prend le parti judicieux de laisser au spectateur le soin d'analyser lui-même, selon ses propres affects, les motivations du protagoniste. Lequel est campé avec force par Alban Lenoir (LES GAMINS), qui offre une performance butée, mystérieuse, physique et charismatique. (Texte rédigé en septembre 2015, dans le cadre du Festival international du film de Toronto)
Texte : Helen Faradji