É.-U. 2015. Drame biographique de Robert Budreau avec Ethan Hawke, Carmen Ejogo, Callum Keith Rennie. En 1966, une actrice aide le trompettiste de jazz Chet Baker à vaincre sa dépendance à l'héroïne et à retrouver le goût de la musique. Biographie non traditionnelle emmaillée à des éléments inventés. Dénouement amer et complexe. Reconstitution d'époque lisse et conventionnelle. E. Hawke sensible et émouvant. (sortie en salle: 11 mars 2016)
En 1966, une actrice aide le trompettiste de jazz Chet Baker à vaincre sa dépendance à l'héroïne et à retrouver le goût de la musique. Biographie non traditionnelle emmaillée à des éléments inventés. Dénouement amer et complexe. Reconstitution d'époque lisse et conventionnelle. E. Hawke sensible et émouvant. (sortie en salle: 11 mars 2016)
Après avoir consacré un court métrage au légendaire musicien ("The Deaths of Chet Baker"), le Canadien Robert Budreau (THAT BEAUTIFUL SOMEWHERE) se penche avec intelligence sur un épisode précis de la vie de celui que l'on appelait le James Dean du jazz, soit sa tentative de retour dans la seconde moitié des années 1960. En infusant à son scénario complexe une touche d'amertume, le cinéaste évite le piège du récit de rédemption dont les "biopics" sont habituellement si friands. Ainsi, Budreau va jusqu'à prendre des libertés avec la vérité historique en ajoutant quelques éléments inventés, notamment l'inclusion, dans le premier tiers, d'un film dans le film. On reprochera toutefois au réalisateur un montage parfois trop kaléidoscopique et une reconstitution d'époque lisse et conventionnelle, qui manque de convaincre. Heureusement, de beaux moments musicaux, ainsi qu'une interprétation admirable d'Ethan Hawke, tout en retenue et en vulnérabilité, font au final triompher la sincérité et l'émotion sur la fabrication et le spectacle.
Texte : Helen Faradji
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Difficile de démêler le vrai du faux, (...) Budreau n’ayant jamais voulu présenter une biographie au sens strict du terme. (...) Mais une fois qu’on cesse de vouloir (...) faire des liens avec la réalité, BORN TO BE BLUE s’impose comme un long métrage poétique (...) qui nous permet de saisir l’âme de Chet Baker.
Luc Chaput - Séquences
Les paysages du Nord de l’Ontario (...) remplacent avantageusement (...) les champs de l’Oklahoma automnal où Baker et sa compagne Jane vont se ressourcer. (...) Ethan Hawke s’est investi complètement dans le rôle, apprenant même le maniement de la trompette.
Andrew Barker - Variety
[It's] not a Chet Baker biopic. (...) It is (...) a film about a character who happens to share a name and a significant number of biographical similarities with Chet Baker, taking the legendary (...) jazz musician’s life as though it were merely a chord chart from which to launch an improvised set of new melodies.
Manon Dumais - Le Devoir
Laissant deviner les démons intérieurs qui le tourmentent, [Ethan Hawke] devient littéralement Chet Baker, tour à tour séduisant, arrogant et vulnérable. (...) D’une facture modeste, (...) BORN TO BE BLUE s’avère une rêverie mélancolique [qui salue] avec respect ce génie torturé.
Alain De Repentigny - La Presse
(...) BORN TO BE BLUE est un portrait saisissant du destin tragique d'un artiste qui tente par tous les moyens, même les plus humiliants, d'effectuer un retour. (...) Si le pari de Budreau est réussi, cela tient beaucoup au jeu d'Ethan Hawke qui campe un Chet Baker plus vrai que vrai.