Norv. 2015. Drame de Joachim Trier avec Gabriel Byrne, Isabelle Huppert, Jesse Eisenberg. Durant la préparation d'une exposition posthume consacrée à son épouse photographe de guerre, un instituteur fait avec ses deux fils des découvertes étonnantes sur la disparue. Récit sensible, aux dialogues délicats. Prolifération de thèmes insuffisamment développés. Réalisation élégante. Exploitation intelligente du contenu de photographies poignantes. Jeu admirable de naturel. (sortie en salle: 22 avril 2016)
Durant la préparation d'une exposition posthume consacrée à son épouse photographe de guerre, un instituteur fait avec ses deux fils des découvertes étonnantes sur la disparue. Récit sensible, aux dialogues délicats. Prolifération de thèmes insuffisamment développés. Réalisation élégante. Exploitation intelligente du contenu de photographies poignantes. Jeu admirable de naturel. (sortie en salle: 22 avril 2016)
Après les réussis REPRISE et OSLO, 31 AOÛT, le Norvégien Joachim Trier enchaîne avec son premier film tourné en anglais, un drame d'une élégance parfaite, mais dont le manque de focalisation l'empêche de frapper aussi fort que ce que laisse présager son titre. La prolifération des thèmes (relations père-fils, initiation sentimentale, conciliation travail-famille des photographes de guerre, horreur des conflits armés, etc.) mine leur développement, malgré la finesse avec laquelle ils sont esquissés. Échouant par ailleurs à donner une consistance satisfaisante aux personnages du père et du fils aîné, Trier rend son film un peu froid et éthéré. Du coup, la charge émotive du récit provient surtout de la mise en scène qui, riche en procédés de toutes sortes, exploite avec intelligence le contenu de photographies poignantes. Il faut également souligner la délicatesse des dialogues, notamment entre les deux frères, et la qualité de l'interprétation, admirable de naturel. (Texte rédigé en mai 2015, dans le cadre du Festival de Cannes)
Texte : Jonathan Guilbault