Bel. 2015. Documentaire de Chantal Akerman . Dans son appartement cossu de Bruxelles, une femme de 85 ans vit ses derniers mois paisiblement, sous l'oeil de la caméra de sa fille, la cinéaste Chantal Akerman. Hommage affectueux hanté par la mort. Réflexions émouvantes sur la mémoire, l'aliénation et l'identité. Succession de plans fixes montés avec dynamisme. Hors champ évocateur.
Dans son appartement cossu de Bruxelles, une femme de 85 ans vit ses derniers mois paisiblement, sous l'oeil de la caméra de sa fille, la cinéaste Chantal Akerman. Hommage affectueux hanté par la mort. Réflexions émouvantes sur la mémoire, l'aliénation et l'identité. Succession de plans fixes montés avec dynamisme. Hors champ évocateur.
La disparition récente de Chantal Akerman pare ce dernier film d'un supplément d'émotion. Mais au-delà du contexte, cette succession de plans fixes sobres et imaginatifs et d'images énigmatiques de paysages désertiques parvient aisément à toucher. Notamment par sa capacité unique à ressasser de grands thèmes de la filmographie d'Akerman: relation à la mère, mémoire, trauma de la guerre, aliénation identitaire, etc. L'ensemble est en outre monté avec dynamisme, sans s'encombrer d'explication ou de commentaire didactique. Au carrefour de l'Histoire et du discours socio-féministe, cet essai très personnel procure des moments de pure contemplation où un hors-champ évocateur exprime ce qui peut se jouer d'impalpable et d'immatériel, même de plus anxiogène, dans ce qu'une fille peut hériter de sa mère. (Texte rédigé en novembre 2015, dans le cadre des Rencontres internationales du documentaire de Montréal)
Texte : Helen Faradji