Fr. 2015. Drame de moeurs de Valérie Donzelli avec Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm, Frédéric Pierrot. En France, au XVIe siècle, un frère et une soeur défient tous les interdits pour vivre pleinement leur passion incestueuse. Thème sérieux et très délicat abordé avec trop de légèreté. Échanges épistolaires beaux et profonds. Réalisation inventive et dynamique, mais desservant le propos. A. Demoustier ardente. J. Elkaïm rigide.
En France, au XVIe siècle, un frère et une soeur défient tous les interdits pour vivre pleinement leur passion incestueuse. Thème sérieux et très délicat abordé avec trop de légèreté. Échanges épistolaires beaux et profonds. Réalisation inventive et dynamique, mais desservant le propos. A. Demoustier ardente. J. Elkaïm rigide.
En reprenant un scénario écrit par Jean Gruault pour François Truffaut, d'après un fait historique ayant alimenté une légende, Valérie Donzelli a fait le pari d'aborder avec fantaisie et légèreté un thème très délicat. Hélas, pour la première fois, l'estimée réalisatrice de LA GUERRE EST DECLARÉE et MAIN DANS LA MAIN rate le coche. Certes, sa mise en scène inventive et dynamique produit des scènes charmantes, mais elle sert mal le développement d'une problématique - la liberté et l'amour face aux lois et interdits universels -, qui exigeait plus de rigueur. Dans le même sens, la cohabitation des châteaux et des hélicoptères, de Vivaldi et des Stranglers, ainsi que l'absence ostentatoire de soin dans le choix des costumes, exprime bien la prétention de Donzelli à offrir un conte intemporel. Sauf que cette licence transforme le drame annoncé en une comédie amorale où règne le malaise. Tout de même, quelques phrases belles et profondes émaillent les lettres échangées par les amants, incarnés par une Anaïs Demoustier ardente et un Jérôme Elkaïm correct mais plutôt rigide. (Texte rédigé en mai 2015, dans le cadre du Festival de Cannes)
Texte : Jonathan Guilbault