Fr. 2015. Drame de Joachim Lafosse avec Vincent Lindon, Valérie Donzelli, Louise Bourgoin. Une organisation humanitaire, installée en Afrique pour s'occuper d'orphelins, cache aux autorités que ces enfants seront exfiltrés vers la France pour y être adoptés. Récit sensible, inspiré d'une histoire vraie. Questions éthiques abordées avec finesse. Quelques scènes racoleuses. Réalisation propre et lisse. Interprétation nuancée.
Une organisation humanitaire, installée en Afrique pour s'occuper d'orphelins, cache aux autorités que ces enfants seront exfiltrés vers la France pour y être adoptés. Récit sensible, inspiré d'une histoire vraie. Questions éthiques abordées avec finesse. Quelques scènes racoleuses. Réalisation propre et lisse. Interprétation nuancée.
S'inspirant de l'affaire de l'Arche de Zoé au Tchad, le réalisateur d'À PERDRE LA RAISON plonge avec habileté au coeur d'un véritable dilemme éthique. En observant avec justesse et sans manichéisme les enjeux posés par cette histoire étrange et ambiguë, entre altruisme sincère et ingérence socio-politique, le cinéaste force le spectateur à se questionner sur ses propres croyances et valeurs. Si le récit avance avec finesse dans les méandres de ces problèmes moraux complexes, la mise en scène de Lafosse, propre et lisse, sans réelle singularité, ennuie un peu, tout en laissant émerger des moments de manipulation émotive plutôt gênants. Comme à son habitude, Vincent Lindon fait preuve de subtilité et de charisme dans son jeu, rendant son personnage aussi trouble qu'attachant. Ses partenaires Louise Bourgoin, Reda Kateb et Valérie Donzelli sont tout aussi nuancés. (Texte rédigé en novembre 2015, dans le cadre du Festival Cinémania)
Texte : Helen Faradji