L’AVIS DE MEDIAFILM

Après la folie démiurge de son MR.NOBODY, il n'est pas étonnant de voir Jaco Van Dormael (TOTO LE HÉROS, LE HUITIÈME JOUR) réaliser cette relecture fantaisiste des fondements du catholicisme, qui prolonge son intérêt pour les forces du destin et les combats de héros atypiques. Le meilleur côtoie le pire au fil d'un scénario surprenant et un peu bordélique, mais l'ensemble est d'une originalité constante et d'un humour parfois jouissif. D'un style fourre-tout, qui évoque en vrac Jean-Pierre Jeunet, Terry Gilliam et l'esthétique publicitaire, surnagent quelques images fortes et des moments de poésie intense. Et si le récit mêle parfois morale à cinq sous et optimisme forcé, l'esprit tonique de l'entreprise emporte finalement l'adhésion. En Dieu bête et méchant, Benoît Poelvooerde en fait des tonnes, et Catherine Deneuve déroute au fil d'un sketch en forme de clin d'oeil à MAX MON AMOUR. Mais c'est la petite Pili Groyne (DEUX JOURS, UNE NUIT), en soeur méconnue du Christ, qui donne son âme à cette drôle de fable tonique sur la nécessité de déboulonner les idoles et de réinventer la vie.

Texte : Georges Privet