Can. 2015. Drame psychologique de Bernard Émond avec Paul Savoie, Marie-Ève Pelletier, Marie-Thérèse Fortin. Apprenant que ses jours sont comptés, un médecin montréalais emploie le temps qui lui reste à faire le point sur sa vie. Oeuvre crispée et misanthrope, inspirée d'une nouvelle de Tchekhov. Dialogues surécrits. Traitement statique. Écarts de jeu gênants. (sortie en salle: 21 août 2015)
Apprenant que ses jours sont comptés, un médecin montréalais emploie le temps qui lui reste à faire le point sur sa vie. Oeuvre crispée et misanthrope, inspirée d'une nouvelle de Tchekhov. Dialogues surécrits. Traitement statique. Écarts de jeu gênants. (sortie en salle: 21 août 2015)
Les thèmes chers à Bernard Émond (transmission, perte de sens, valeurs en déroute, etc.) sont à nouveau convoqués dans cette relecture personnelle d'une nouvelle de Tchekhov, mais qui apparaît comme son oeuvre la plus crispée et la plus misanthrope à ce jour. La moins cinématographique aussi, le réalisateur mettant son dispositif statique au service d'une action fondée sur un dialogue surécrit, et une voix off monotone qui tient davantage des mémoires récitées a posteriori que du journal en cours d'écriture. Avec pour résultat un exposé déconnecté du monde, par un cinéaste qui semble tout aussi étranger à son époque, ce que TOUT CE QUE TU POSSÈDES, son précédent film, révélait déjà, plus subtilement. Le style de jeu distancié, qu'Émond a privilégié avec beaucoup de succès dans le passé (20H17 RUE DARLING, LA NEUVAINE), met au supplice de l'élocution racinienne des acteurs aux registres variés, causant parfois des écarts gênants. Le problème est particulièrement visible dans les scènes opposant Paul Savoie, qui ne possède pas l'autorité voulue, et Marie-Thérèse Fortin. Dans une composition qui semble moins inconfortable, Marie-Ève Pelletier apporte au film ses rares instants d'authenticité.
Texte : Martin Bilodeau
Daphné Bédard - Le Soleil
La qualité du film repose sur deux choses: la sobriété de la réalisation de Bernard Émond et le jeu de Paul Savoie et de Marie-Ève Pelletier. Émond fait preuve d'une belle retenue, nous montrant juste ce qu'il faut pour comprendre les états d'âme des personnages.
François Lévesque - Le Devoir
Il se dégage du film une grâce, une douleur aussi; comme une compréhension qui éclaire autant qu’elle meurtrit en se manifestant. C’est l’apanage de ces oeuvres dont on sort enrichi plutôt que diverti. De la même manière qu’il est essentiel de rire, il est nécessaire de réfléchir.
Patricia Robin - Séquences
(...) les images, d’une éloquente sobriété, respectent l’univers feutré de l’intellectuel, ses incursions dans la nature, ses déambulations empreintes de pensées et de questionnement. La mise en scène pondérée relève de la maîtrise d’Émond à poser un regard sur ce qui doit être dit et entendu.
Paul Savoie - Le Devoir
"Nicolas ne ment pas aux autres et ne se ment pas à lui-même. (...) En fin de parcours, [il] est mû par une quête de vérité. (...) Cette idée de vérité s’est imposée pour l’interprétation. Bernard tenait à ce qu’on évite les clichés physiques, comme le dos voûté. J’ai travaillé de l’intérieur."
Brendan Kelly - The Gazette
The lack of depth in the characterizations of Barbara and Anne make it hard for Fortin and Legault to shine. Fortunately, Savoie and Pelletier fare much better. Both deliver powerful performances as deeply damaged individuals. Savoie, in particular, does a tremendous job.
François Jardon-Gomez - 24 Images
On n’a jamais parlé une langue populaire chez Émond, mais c’est ici encore plus flagrant qu’à l’habitude, ce qui donne l’impression, parfois, que les dialogues ne «coulent» pas, impression redoublée par le détachement qu’impose le réalisateur à ses comédiens.
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Tant Paul Savoie (...) que Marie-Ève Pelletier sont éblouissants, la chimie entre eux opérant au maximum. On se laisse donc porter par cette histoire de vie, de mort, de regrets, de souvenirs, de réminiscences, tout en savourant chaque instant et en en appréciant la lenteur et la douceur.
Marc-André Lussier - La Presse
Tout, ici, est lumière et beauté. Qu'il s'agisse de la richesse du texte et de la langue, des cadrages, des images, (...) du choix des musiques (celle de Chostakovitch) (...) ou de la performance des comédiens, Émond semble avoir pris le pari de montrer aussi ce que la vie a de plus beau à offrir.