Chil. 2015. Drame de Pablo Larrain avec Roberto Farias, Antonia Zegers, Alfredo Castro. Mis au ban de la société pour mauvais comportement, des prêtres tentent d'empêcher la fermeture de leur résidence située dans un village côtier du Chili. Regard nuancé et sensible sur la responsabilité de l'Église. Discours critique audacieux. Traitement frontal, sans afféteries. Excellente distribution dominée par A. Zegers. (sortie en salle: 19 février 2016)
Mis au ban de la société pour mauvais comportement, des prêtres tentent d'empêcher la fermeture de leur résidence située dans un village côtier du Chili. Regard nuancé et sensible sur la responsabilité de l'Église. Discours critique audacieux. Traitement frontal, sans afféteries. Excellente distribution dominée par A. Zegers. (sortie en salle: 19 février 2016)
Avec beaucoup de sensibilité, le Chilien Pablo Larrain (NO) brosse un tableau pénétrant, émouvant, piqué d'humour, d'un monde ni tout noir, ni tout blanc. Sa petite communauté de serviteurs de Dieu pénitents se décline dans la nuance, afin d'exposer une Église où l'hypocrisie et la dissimulation, érigées en système, produisent des agresseurs. Sensible à la souffrance de ces derniers, Larrain s'abstient de tout jugement pour montrer la ressemblance entre eux et leurs gardiens, chargés de contenir le scandale. EL CLUB, cela dit, n'a rien d'un film à thèse. Il s'agit plutôt d'une oeuvre honnête, frontale, sans afféteries, qui faufile son discours à travers une intrigue psychologique sourde ponctuée de scènes fulgurantes de brutalité et d'audace. L'emploi de gros plans subjectifs indique par ailleurs au spectateur le rôle actif qu'il a à jouer dans cette illustration qui tient moins de la condamnation que de la miséricorde. Antonia Zegers est du reste épatante en nonne capable du pire. (Texte rédigé en février 2015, lors du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau