É.-U. 2015. Drame de Gus Van Sant avec Matthew McConaughey, Naomi Watts, Ken Watanabe. Prisonnier d'une forêt mystérieuse où il s'est introduit pour se suicider, un scientifique rencontre un homme qui l'aide à replonger dans la houle de son passé conjugal. Évocation superficielle du purgatoire et de la Providence. Scène centrale éloquente. Réalisation de métier. Musique sirupeuse. Interprétation inégale.
Prisonnier d'une forêt mystérieuse où il s'est introduit pour se suicider, un scientifique rencontre un homme qui l'aide à replonger dans la houle de son passé conjugal. Évocation superficielle du purgatoire et de la Providence. Scène centrale éloquente. Réalisation de métier. Musique sirupeuse. Interprétation inégale.
Histoire de rédemption qui se veut énigmatique, SEA OF TREES est en fait dénué de mystère, échouant largement dans sa prétention déclarée à évoquer avec profondeur tant le purgatoire que la Providence. Gus van Sant (ELEPHANT, PROMISED LAND), qui n'a proposé aucune oeuvre marquante depuis MILK en 2008, signe ici un drame plombé par les clichés et une musique sirupeuse. Sa tentative de créer de l'aventure dans les scènes forestières fait naufrage, car les péripéties, glissades subites ou culs-de-sac surprises, manquent soit d'originalité, soit de relief. Lorsque le protagoniste (Matthew McConaughey, inégal) relate les montagnes russes de sa vie avec sa défunte épouse (Naomi Watts, étonnamment peu convaincante), et qu'il en vient à réaliser que son désespoir est fait de culpabilité refoulée, on assiste enfin à une scène éloquente. Malheureusement, ce moment reste un mont isolé au milieu d'une vallée de séquences prévisibles, bien que filmées avec métier. (Texte rédigé en mai 2015, dans le cadre du Festival de Cannes)
Texte : Jonathan Guilbault