É.-U. 2015. Drame historique de Simon Curtis avec Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Brühl. En 1998, une Californienne octogénaire d'origine juive tente de forcer un musée autrichien à lui restituer un tableau de Gustav Klimt, volé à sa famille par les nazis durant la guerre. Histoire fascinante, traitée de manière lisse et sentimentale. Quelques répliques mordantes un peu plaquées. Retours en arrière mis en scène avec vigueur et sensibilité. H. Mirren nuancée et pleine d'aplomb. (sortie en salle: 3 avril 2015)
En 1998, une Californienne octogénaire d'origine juive tente de forcer un musée autrichien à lui restituer un tableau de Gustav Klimt, volé à sa famille par les nazis durant la guerre. Histoire fascinante, traitée de manière lisse et sentimentale. Quelques répliques mordantes un peu plaquées. Retours en arrière mis en scène avec vigueur et sensibilité. H. Mirren nuancée et pleine d'aplomb. (sortie en salle: 3 avril 2015)
Cette histoire fascinante, qui fait écho à THE MONUMENTS MEN et au documentaire THE RAPE OF EUROPA, méritait mieux que ce drame lisse et sentimental. Manichéen - les bureaucrates autrichiens contemporains apparaissent tout aussi racistes et insensibles que leurs collègues des années 1940 -, le récit avance par à-coups, au gré des complications du droit notarié ou international qui font tour à tour reculer et progresser la cause de la protagoniste. Intégrés de manière plus ou moins harmonieuse dans l'action, les retours en arrière sont toutefois mis en scène avec sensibilité par Simon Curtis (MY WEEK WITH MARILYN), la séquence de la fuite du couple réservant un suspense assez soutenu, qui doit beaucoup à l'intense Tatiana Maslany (la série "Orphan Black"), dans le rôle de la jeune Maria Altmann. Et comme il fallait s'y attendre, Helen Mirren campe avec aplomb et nuances la résiliente dame à l'automne de sa vie, malgré quelques répliques mordantes un peu plaquées. En avocat aussi dévoué que démuni, qui redécouvre avec douleur ses propres racines juives, Ryan Reynolds fait montre de conviction, à défaut d'être toujours convaincant.
Texte : Louis-Paul Rioux