L’AVIS DE MEDIAFILM

Par un montage syncopé, un brin ostentatoire, la réalisatrice de TWILIGHT insuffle de l'énergie à ce récit d'amitié brillant par intermittence, mais bavard et pas toujours très subtil dans sa manière de lier l'expérience de la naissance à celle de la mort imminente. Bien qu'illustrée avec empathie, la douloureuse épreuve de la malade, peu à peu dépouillée de ses attraits féminins, est racontée de manière plutôt prévisible, tandis que la panne de désir de son mari, démuni devant sa poitrine amputée, est mise en scène avec bien peu d'imagination et de doigté. Ce qui donne lieu à une virée impromptue dans les contrées du "Wuthering Heights" d'Emily Brontë (le roman fétiche des protagonistes), qui se révèle artificielle au plan psychologique, bien que majestueuse au plan visuel. Moyennement convaincante en Américaine expatriée, Drew Barrymore livre une performance sans grand relief, tandis que Toni Collette surjoue l'excentricité. Elle se rachète toutefois dans les derniers moments, assez émouvants.

Texte : Louis-Paul Rioux