Can. 2015. Documentaire de Simon Gaudreau . Portrait de sept hommes aux prises avec des problèmes d'argent, d'alcool ou de drogue, qui habitent la même maison de chambres à Montréal. Regard empathique et sans jugement sur la misère humaine. Traitement naturaliste, dans la veine du cinéma vérité. Témoignages très touchants de certains participants sur la fin. (sortie en salle: 1 mai 2015)
Portrait de sept hommes aux prises avec des problèmes d'argent, d'alcool ou de drogue, qui habitent la même maison de chambres à Montréal. Regard empathique et sans jugement sur la misère humaine. Traitement naturaliste, dans la veine du cinéma vérité. Témoignages très touchants de certains participants sur la fin. (sortie en salle: 1 mai 2015)
Pour son premier film, Simon Gaudreau pose un regard empathique et dénué de jugement sur un groupe d'hommes "multipoqués", brossant d'eux des portraits chaleureux, empreints de désespérance. Caméra à l'épaule, le réalisateur entre dans leur intimité, révélant au passage leurs déplorables conditions d'existence, qui ne font que se dégrader au fil du temps. Ainsi, en un plan, simple mais ô combien éloquent, Gaudreau dévoile toute la déchéance de Claude dont l'avenir, à l'image des toilettes de la maison, est irrémédiablement bouché. Le traitement naturaliste, dans la veine du cinéma vérité, convient parfaitement au sujet. D'aucuns seront toutefois agacés par le parti pris de neutralité du réalisateur, notamment face au propriétaire de la maison de chambres - invisible à l'écran -, qui abuse du statut précaire de ses pensionnaires pour les laisser vivre dans un taudis. Sur la fin, certains témoignages se font plus touchants, particulièrement celui de Nicolas qui, au sortir de l'hôpital, subit une prise de conscience douloureuse.
Texte : Olivier Lefébure
Odile Tremblay - Le Devoir
Ce documentaire témoigne par la bande de l’incurie des services sociaux qui laissent une personne handicapée à ce point sans secours. Dans ce sens, il mérite de leur tendre ce terrible miroir.
Martin Gignac - Métro
Tout comme Robert Morin et Werner Herzog avant lui, [Gaudreau] n’hésite pas à utiliser son regard subjectif pour montrer non pas une réalité sociale, mais la réalité de ses personnages. Des individus attachants mais fragiles, qu’il a filmés sur une période de deux ans.
André Duchesne - La Presse
(...) le film de Gaudreau est dur, troublant, déstabilisant. (...) son film a cependant le grand mérite de nous remettre «dans la face» un quotidien qui peut se passer dans un immeuble près de chez nous. Cet immeuble duquel on détourne le regard dès qu'on s'en approche.