Vén. 2015. Drame de Lorenzo Vigas avec Alfredo Castro, Luis Silva, Jerico Montilla. À Caracas, un denturologue célibataire développe une relation inattendue avec un voyou de son quartier dont il a acheté des faveurs sexuelles sans contact physique. Suspense psychologique de haut niveau. Récit implacable et trompeur. Réalisation sous tension. Composition d'image ultra travaillée. Interprètes bien dirigés.
À Caracas, un denturologue célibataire développe une relation inattendue avec un voyou de son quartier dont il a acheté des faveurs sexuelles sans contact physique. Suspense psychologique de haut niveau. Récit implacable et trompeur. Réalisation sous tension. Composition d'image ultra travaillée. Interprètes bien dirigés.
Il est rare qu'un film produit au Venezuela dépasse les frontières de son pays. Encore plus rare qu'il remporte le Lion d'or à Venise, comme c'est le cas pour ce suspense psychologique de haut niveau, premier long métrage de Lorenzo Vigas, d'après une histoire imaginée avec le Mexicain Guillermo Arriaga (AMORES PERROS, THREE BURIALS OF MELQUIADES ESTRADA). Convoquant à la fois le souvenir de LA VIERGE DES TUEURS et L'HOMME BLESSÉ, les auteurs orchestrent un savant jeu du chat et de la souris amoureux, et cultivent (un peu artificiellement il est vrai) deux mystères intimes, solubles l'un dans l'autre. Puis, lentement mais sûrement, ils font se refermer un piège terrible et inattendu, qui force le spectateur à interpréter ce qu'il a vu jusque-là sous un nouveau jour. Réalisé sous tension, le film, à l'aide de compositions d'image ultra travaillées, enferme ses deux protagonistes fort bien dirigés dans le même cadre, l'un au foyer, l'autre pas, en alternance, de façon à communiquer le sentiment inquiétant d'un prédateur guettant sa proie. (Texte rédigé en octobre 2015, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Texte : Martin Bilodeau