Fr. 2015. Comédie sentimentale de Emmanuel Mouret avec Emmanuel Mouret, Anaïs Demoustier, Virginie Efira. La relation naissante d'un instituteur avec une comédienne célèbre est compromise par une actrice débutante qui cherche à le séduire. Regard amusant sur la lâcheté masculine. Dialogues toniques. Mise en scène fluide et douce. Dernier tiers manquant d'épaisseur. Interprétation un peu désaccordée. (sortie en salle: 12 juin 2015)
La relation naissante d'un instituteur avec une comédienne célèbre est compromise par une actrice débutante qui cherche à le séduire. Regard amusant sur la lâcheté masculine. Dialogues toniques. Mise en scène fluide et douce. Dernier tiers manquant d'épaisseur. Interprétation un peu désaccordée. (sortie en salle: 12 juin 2015)
Après l'échec du mélodrame UNE AUTRE VIE, Emmanuel Mouret retrouve avec bonheur son genre de prédilection: la comédie sentimentale fantaisiste. Arpentant un univers élégant, bourgeois et lettré, il affirme encore une fois sa filiation avec le cinéma tonique et cérébral d'Éric Rohmer, tout en lorgnant également du côté de Woody Allen, par son exploration amusée des failles, lâchetés et vulnérabilités masculines. Moins précieuse qu'à l'habitude, sa mise en scène fluide et douce forge une atmosphère exquise et légère. Or, malgré des dialogues toniques et drôles, le dernier tiers manque d'épaisseur et de solidité, tant au niveau du récit que du rythme. Fidèle à son habitude, Mouret joue lui-même le rôle principal, le rendant aussi amusant qu'attachant, tandis que Virginie Éfira, dont la ressemblance avec une héroïne hitchcockienne est cultivée, fait preuve d'une douceur inédite. En revanche, Anaïs Demoustier semble plus rigide et moins à l'aise dans le rôle de l'insolente ingénue.
Texte : Helen Faradji
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Difficile (...) d’adhérer pleinement à cette proposition bancale. Bancale parce que le jeu d’Emmanuel Mouret passe difficilement. (...). Les scènes un peu plus dramatiques (...) sont mal ficelées et arrivent comme un cheveu sur la soupe, sans réelle cohérence avec l’ensemble du propos.
Marc-André Lussier - La Presse
Mouret a (...) imaginé les situations les plus improbables, lesquelles lui donnent notamment l'occasion de pratiquer un humour à la fois tendre et burlesque. [Il] accouche aussi d'une mise en scène élégante, toujours un peu décalée par rapport à la réalité.
Charles-Henri Ramond - Séquences
La savoureuse théâtralité de ce ménage à trois fait écho aux grandes heures du marivaudage à la française par sa facilité apparente à s’appuyer sur le naturel et la sincérité du jeu de ses interprètes.
Marie Soyeux - La Croix
Si les protagonistes se font parfois du mal, c’est avec une telle ingénuité, un tel regret, qu’il est difficile de leur en tenir rigueur. Cette impression se trouve renforcée par la musique originale du pianiste Giovanni Mirabassi, tout en légèreté jazzy. C’est aérien, c’est doux.
Clémentine Gallot - Libération
Le charme suranné de cette peinture des sentiments opère sans doute auprès des inconditionnels du genre, pourtant quelque chose ici s’est grippée. (...) Refaire indéfiniment le même film, pourquoi pas, si ces variations ne confinaient finalement à une forme d’autoparodie forcée, chichiteuse et mécanique.
Franck Nouchi - Le Monde
Philippe Lagouche - La Voix du Nord
Face à Anaïs Demoustier, (...) Virginie Éfira crée la surprise, par la profondeur d’un jeu invitant à pénétrer par effraction, mais en douceur, dans une âme écorchée. Reste à caser, entre ces exquises créatures, l’auteur lui-même, fidèle à ce personnage de grand nigaud (...) qu’il peaufine depuis (...) vingt ans.
Aurélien Ferenczi - Télérama
Les moments burlesques font mouche. (...) Emmanuel Mouret sait imaginer des situations incongrues et réjouissantes, toujours provoquées par sa gêne en société, son incapacité à dire non et... son irrésistible pouvoir de séduction.
Barbara Théate - Le Journal du dimanche
(...) Emmanuel Mouret affine son cinéma avec ce nouveau marivaudage plus mature mais toujours aussi fantaisiste, pétillant et décalé. Son sens de la mise en scène, à la fois élégante et théâtrale, s’est aiguisé, sans omettre la dimension poétique et un brin désuète qui caractérise son univers.