G.-B. 2014. Drame sentimental de Saul Dibb avec Michelle Williams, Matthias Schoenaerts, Kristin Scott Thomas. En 1940, alors que son mari est en captivité, une jeune Française s'éprend d'un officier allemand qui habite chez elle et sa belle-mère. Adaptation académique et mélo du roman d'Irène Némirovsky. Traitement soigné mais trop froid. Bonne reconstitution d'époque. Voix off envahissante. Interprétation satisfaisante de M. Williams.
En 1940, alors que son mari est en captivité, une jeune Française s'éprend d'un officier allemand qui habite chez elle et sa belle-mère. Adaptation académique et mélo du roman d'Irène Némirovsky. Traitement soigné mais trop froid. Bonne reconstitution d'époque. Voix off envahissante. Interprétation satisfaisante de M. Williams.
Publié 62 ans après la mort de son auteur en camp de concentration, le roman "Suite française" d'Irène Némirovsky a connu immédiatement le succès et s'est mérité le prix Renaudot en 2004. L'adaptation cinématographique qu'en propose Saul Dibb (THE DUCHESS) offre une bonne reconstitution d'époque et un traitement des plus soignés. Mais l'ensemble s'avère trop sage et surtout d'une grande froideur, alors qu'il y est question de passion amoureuse et d'amour interdit. La mise en scène académique de Dibb ne parvient pas à faire ressentir le trouble des deux protagonistes. Alourdie par une voix off envahissante, l'intrigue ne prend jamais son envol, les coeurs ne s'enflamment pas, condamnant SUITE FRANÇAISE au rang de beau mais gentil mélo. Aux prises avec un personnage terne, Michelle Williams (MY WEEK WITH MARILYN) s'en sort honorablement, tout comme Matthias Schoenaerts (DE ROUILLE ET D'OS). On ne peut en dire autant de Kristin Scott Thomas, dont la composition de belle-mère psycho-rigide frise par moments le ridicule.
Texte : Olivier Lefébure
Norbert Creutz - Le Temps
De la narration en voix off de l’héroïne à la mélodie (...) [d']Alexandre Desplat, tout ici reste (...) académique. Du coup, l’improbable assemblage de (bons) comédiens de toutes nationalités a beau faire ce qu’il peut, jamais il ne peut faire oublier le vice fondamental d’un film où tout le monde parle anglais.
Pierre Murat - Télérama
Rien n'est vraiment honteux dans ce grand machin international où, dans la version originale, les Allemands parlent en allemand (bravo!), mais où tous les Français s'expriment en anglais. Rien n'est bien bon non plus, et surtout pas Michelle Williams, terne, massive, fadasse.
Stéphanie Belpèche - Le Journal du dimanche
Malgré une vision plutôt simpliste de l’Occupation, on se laisse attendrir par cette passion contrariée portée par des acteurs convaincants.
Arnaud Schwartz - La Croix
Tourné en Anglais dans sa version originale, mis en scène avec platitude, faisant un usage immodéré de la musique surlignant les situations, ce mélodrame par temps de guerre avance à grands coups de bottes mal cirées.
Sandrine Marques - Le Monde
Alain Grasset - Le Parisien
Cet amour impossible entre un militaire aux ordres de Hitler et une jeune Française est à la fois dérangeant, complexe et bouleversant.