Dan. 2014. Drame de Susanne Bier avec Nikolaj Coster-Waldau, Maria Bonnevie, Ulrich Thomsen. Ébranlé par la mort de son bébé, qui a plongé son épouse dans le désespoir, un policier échange en catimini le cadavre du poupon contre l'enfant maltraité d'un couple de junkies. Intrigue manipulatrice et bien-pensante. Développements tirés par les cheveux. Quelques forts instants de vérité. Réalisation stylisée. Jeu sensible de N. Coster-Waldau. (sortie en salle: 25 mars 2016)
Ébranlé par la mort de son bébé, qui a plongé son épouse dans le désespoir, un policier échange en catimini le cadavre du poupon contre l'enfant maltraité d'un couple de junkies. Intrigue manipulatrice et bien-pensante. Développements tirés par les cheveux. Quelques forts instants de vérité. Réalisation stylisée. Jeu sensible de N. Coster-Waldau. (sortie en salle: 25 mars 2016)
Conte moral? Ou message d'intérêt public? Ce nouvel opus de la Danoise Susanne Bier laisse perplexe. D'entrée de jeu, la cinéaste et son scénariste attitré, Ander Thomas Jensen (FRÈRES, APRÈS LA NOCE), nous engagent émotionnellement dans une intrigue moralement douteuse mais socialement acceptable, pour ensuite retourner la proposition à coups de développements dénonçant les apparences trompeuses et les préjugés de classe. L'ensemble, qui rappelle BETTY FISHER ET AUTRES HISTOIRES (mais en plus sentencieux), n'est pas tout à fait vain. Le film réserve quelques forts instants de vérité, et la réalisation nerveuse (très gros plans, caméra à l'épaule, montage haché) ne manque pas de style. Mais le parallèle bien-pensant établi entre les deux mères aux antipodes, avec le pont nocturne pour les relier subliminalement, n'est pas des plus subtils. En revanche, Nikolaj Coster-Waldau évoque très bien, par sa composition sensible et son regard perdu, la violence du piège qui s'est refermé sur lui. Dans le rôle ingrat de son meilleur ami et partenaire de travail, Ulrich Thomsen (FESTEN) est également très solide.
Texte : Martin Bilodeau