Fr. 2014. Drame biographique de Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Louis Garrel. De 1967 à 1976, la vie professionnelle et personnelle du grand couturier français Yves Saint Laurent. Récit ambitieux au souffle romanesque. Mise en scène belle et fougueuse. Montage énergique. Interprétation admirable de G. Ulliel. (sortie en salle: 22 mai 2015)
De 1967 à 1976, la vie professionnelle et personnelle du grand couturier français Yves Saint Laurent. Récit ambitieux au souffle romanesque. Mise en scène belle et fougueuse. Montage énergique. Interprétation admirable de G. Ulliel. (sortie en salle: 22 mai 2015)
Le film que consacrait Jalil Lespert à Yves Saint Laurent paraissait remplir le cahier des charges du drame biographique. Celui de Bertrand Bonello étonne au contraire par sa liberté, son ambition et son souffle romanesque. Sans épargner la figure du grand couturier, montré tout autant sous ses aspects sombres que lumineux, le réalisateur de TIRESIA questionne à chaque instant la place et l'utilité de la mode dans le monde. Avec pour résultat un film fort, inspiré, sur les affres de la création et l'obsession qui dévore ceux qui s'y frottent. Bonello traduit plastiquement sa réflexion à travers un travail formel impressionnant. Son film saisit en effet par la beauté raffinée de ses cadrages, l'harmonie de ses couleurs et l'insolence sensuelle de sa bande-son. À l'avant-plan d'une distribution de premier ordre, Gaspard Ulliel réussit une composition admirable, conférant à son Saint Laurent une classe absolue et une vulnérabilité poignante.
Texte : Helen Faradji
Helen Faradji - 24 Images
le film réalisé par Bertrand Bonello ne se contente pas de se coller à son sujet, et le transcende constamment pour mieux questionner avec férocité et finesse la place, le statut, la valeur de l’artiste dans notre monde et tous les effets que ces drôles de places peuvent générer en lui.
Luc Boulanger - La Presse
Le film de Bonello est très impressionniste, rempli d'ellipses, parsemé de plans riches et de sauts dans le temps (...). Entre passé et présent, fantasme et réalisme, réminiscences et fulgurances, Saint Laurent tisse lentement, mais élégamment sa toile.
Mathieu Séguin-Tétreault - Séquences
(...) tout le film est construit sur cette dichotomie, entre l’intimité tourmentée et l’image publique, l’euphorie et la décadence, la douceur de l’amitié et la solitude abyssale, l’adrénaline de la création et la froideur des négociations économiques. La lumière (...) et l’obscurité (...) se conjuguent ainsi dans une partition étourdissante de laquelle s’échappe une profonde désillusion de même que la beauté de l’instant.
Alexis Campion - Le Journal du dimanche
Cette histoire forte, sorte de dangereux tourbillon, Bonello ne la fait vivre qu'au cœur du film, comme si on l'avait insérée dans une reconstitution interminable et courue d'avance, à l'esthétique léchée mais sans véritable élan, plutôt tapissée d'évidences.
Arnaud Schwartz - La Croix
(...) SAINT LAURENT (...) est avant tout l’œuvre d’un artiste évoquant un autre artiste au travail. En contrepoint de cette solitude, Bertrand Bonello met en scène la vie de l’atelier, son bouillonnement, ses règles et non-dits.
Gérard Lefort - Libération
SAINT LAURENT raconte la vie d’un homme riche et célèbre à l’instant où son nom propre devient une marque. (...) Mais comme aux ateliers de la haute couture, ce prêt-à-filmer du biopic n’est qu’une toile prétexte pour bâtir un vêtement nettement plus inédit.
Guy Lodge - Variety
Yet if Jalil Lespert’s bland (...) YVES SAINT LAURENT (...) represents the pret-a-porter version of its subject, Bertrand Bonello's glossily intuitive vision is pure haute couture - considerably more spectacular, but also less practical, with its baroque ornamentation and slip-sliding chronology.
Louis Guichard - Télérama
(...) le film rebondit [constamment]. C'est l'une des grandeurs de ce biopic pas comme les autres: ne jamais prétendre faire le tour de son sujet, ni en percer les mystères.
Hubert Lizé - Le Parisien
Le film de Bonello (...) est un modèle de cinéma haut de gamme. La partition de tous les acteurs est exceptionnelle. Celle de Gaspard Ulliel en particulier. L'interprète (...) d'HANNIBAL LECTER trouve ici le très grand rôle qu'il attendait.
Jean-François Rauger - Le Monde
(...) SAINT LAURENT parvient tout à la fois à plonger au cœur d'un monde inconnu, exotique et passé, celui du couturier, de son activité et de son environnement, et à dépeindre une époque et une exubérance politique et sexuelle, un moment hédoniste (...) que la bande-son restitue idéalement.