L’AVIS DE MEDIAFILM

Jusqu'ici sans faute (TWIST, THE TROTSKY, GOOD NEIGHBOURS), le parcours de réalisateur de Jacob Tierney prend une vilaine embardée avec PREGGOLAND, une comédie de situation qui fait très rarement rire, doublée d'une romance prévisible et sans grande saveur. Scénarisé par Sonja Bennett, actrice vancouvéroise aperçue dans WHERE THE TRUTH LIES et FATHER & SONS, le récit empile les quiproquos sans se soucier de les rendre vraisemblables. D'où plusieurs séquences mal écrites, dont celles de l'échographie et de la première rencontre de la famille avec le prétendu père médecin du bébé de l'héroïne. D'autre part, le film ne fait qu'effleurer la problématique, beaucoup plus triste, de ces femmes qui simulent une grossesse par désespoir ou déni de la réalité. Mal équipé pour activer les rouages de cette mécanique de "sitcom" et leur conférer du rythme, Tierney manque en outre d'inspiration dans sa mise en images. L'ensemble se laisse toutefois regarder, grâce à l'abattage de la pétillante Bennett, qui parvient à rendre attachant son personnage de trentenaire immature à la croisée des chemins.

Texte : Louis-Paul Rioux