Can. 2014. Drame sentimental de Denys Arcand avec Éric Bruneau, Mélanie Thierry, Melanie Merkosky. Alors qu'il siège sur un jury à Toronto, un architecte québécois, qui vit avec une femme souffrant de troubles anxieux, passe une nuit avec une fonctionnaire culturelle mariée. Scénario dénué d'enjeux dramatiques. Célébration sereine de la beauté plombée par un discours sentencieux sur l'architecture. Personnages mal définis. Mise en images léchée. Interprètes peu habités. (sortie en salle: 15 mai 2014)
Alors qu'il siège sur un jury à Toronto, un architecte québécois, qui vit avec une femme souffrant de troubles anxieux, passe une nuit avec une fonctionnaire culturelle mariée. Scénario dénué d'enjeux dramatiques. Célébration sereine de la beauté plombée par un discours sentencieux sur l'architecture. Personnages mal définis. Mise en images léchée. Interprètes peu habités. (sortie en salle: 15 mai 2014)
Pendant cinq décennies, Denys Arcand a radiographié la société québécoise sur un mode caustique et désanchanté, de ON EST AU COTON à L'ÂGE DES TÉNÈBRES en passant par RÉJEANNE PADOVANI et JÉSUS DE MONTRÉAL. Le cinéaste revient à pas feutrés au cinéma avec ce modeste drame sentimental, doublé d'une méditation sereine sur la beauté. Celle des conceptions architecturales, des paysages de Charlevoix, des vieux quartiers de Québec, mais aussi du corps humain. De fait, la mise en images d'Arcand n'a jamais été aussi léchée. Hélas, ce bel emballage enferme un scénario d'une étonnante vacuité, sans véritable enjeu dramatique, outre quelques pistes de réflexion prometteuses mais vite abandonnées sur la culpabilité, la santé mentale et les soins de fin de vie. Le film est en outre plombé par un discours sentencieux sur l'importance de l'architecture, et peuplé de personnages mal définis. Difficile alors pour les interprètes, pourtant doués, de donner à ceux-ci une quelconque consistance.
Texte : Louis-Paul Rioux
Marie-Josée Croze - Le Journal de Montréal
"On ne joue pas avec Denys. Il fait très peu de prises et il saisit au vol les émotions de ses acteurs. Quand on travaille avec des cinéastes qui font beaucoup de répétitions et qui tournent beaucoup de prises, on a tendance à contrôler plus ce qu'on fait. Avec Denys, c'est le contraire. Il ne veut pas qu'on contrôle trop notre jeu."
Manon Dumais - Voir
(...) contrairement aux libidineux intellos du DÉCLIN, le couple et leurs amis (...) ont bien peu à dire lorsqu’ils ouvrent une bonne bouteille. (...) Et lorsqu’ils se retrouvent au lit, aucune trace de sueur, aucun pli dans les draps: on pose plus qu’on ne baise, comme dans un magazine en papier glacé.
Maxime Demers - Le Journal de Montréal
Le résultat est (...) beau à regarder, mais il manque cruellement d'émotion et de contenu. (...) Les acteurs se tirent plutot bien d'affaire même si leurs personnages manquent de profondeur. (...) le problème principal du film se situe au niveau du scénario qui n'apparaît pas très abouti.
T’Cha Dunlevy - The Gazette
Even the sex scenes, though impeccably lit and shot, fail to register with any intensity - which makes for a flimsy premise to build a movie around. (...) in watching the predictable drama unfold, seeing things coming a mile away, it is hard to feel any investment in either the enterprise or the outcome.
Marc-André Lussier - La Presse
La distribution d'ensemble se révèle (...) plutôt inégale. (...) On trouve (...) ici et là une réplique bien envoyée, ou un trait de mise en scène vraiment bien dessiné, mais le récit (...) a du mal à poser ses marques. Même s'il frôle parfois le sublime sur le plan visuel, LE RÈGNE DE LA BEAUTÉ reste plutôt vide de substance.
Denys Arcand - Métro
"C'est un regard plein de tendresse que je porte sur ce groupe-là parce que c'est moi à leur âge. Ce sont des gens qui connaissent des difficultés, mais qui sont encore pleins d'espoir en l'avenir."
Odile Tremblay - Le Devoir
[Arcand] livre, avec LE RÈGNE DE LA BEAUTÉ, un film (...) vide de substance, sans position d’auteur sur les jeunes personnages mis en scène. (...) La relation entre le héros et la Torontoise manque de feu, et on comprend mal ce que cet écart conjugal sans transcendance fait au centre du film.