Fr. 2014. Comédie dramatique de Marc Fitoussi avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin, Michael Nyqvist. Une fermière de Normandie décide sur un coup de tête d'aller rejoindre un jeune homme à Paris, sans se douter que son mari l'a suivie et la surveille discrètement. Observations judicieuses sur le désoeuvrement rural et la déshumanisation urbaine. Trame connue. Mise en scène fonctionnelle. Jeu admirable des interprètes. (sortie en salle: 26 septembre 2014)
Une fermière de Normandie décide sur un coup de tête d'aller rejoindre un jeune homme à Paris, sans se douter que son mari l'a suivie et la surveille discrètement. Observations judicieuses sur le désoeuvrement rural et la déshumanisation urbaine. Trame connue. Mise en scène fonctionnelle. Jeu admirable des interprètes. (sortie en salle: 26 septembre 2014)
Retrouvant la grande Isabelle Huppert, qu'il avait dirigée dans COPACABANA en 2010, le réalisateur et scénariste Marc Fitoussi lui offre cette fois un rôle plutôt convenu de fermière attirée par la grande ville. Or, malgré sa trame connue et sa réalisation fonctionnelle, le film soutient l'intérêt, grâce d'une part à des observations judicieuses sur le désoeuvrement du monde rural délaissé par une jeunesse de plus en plus urbaine, un phénomène qui ne se limite pas qu'à la France; d'autre part à une réflexion probante sur la déshumanisation progressive de grandes villes. Le chapeau de fourrure d'une autre époque porté par l'héroïne devient d'ailleurs le symbole de ces changements. C'est toutefois le jeu admirable des trois interprètes principaux qui emporte l'adhésion. Isabelle Huppert est une fois de plus parfaite dans une prestation autant fragile que désinvolte, face à un Jean-Pierre Darroussin (MARIUS, FANNY) à la fois discret et solide et un Michael Nyqvist (les MILLENIUM suédois) charmant à souhait.
Texte : André Caron
Norbert Creutz - Le Temps
Grâce aux comédiens et à une vraie légèreté, tout ceci devient fort agréable, pour finir par un éloge de l’ouverture (...) et d’émouvantes retrouvailles truffées de non-dits. Comme quoi le retour de flamme emprunte parfois d’amusants chemins de traverse, et ce, même sans surprises majeures.
Barbara Théate - Le Journal du dimanche
On retrouve avec plaisir la petite musique, drôle et délicate, de Marc Fitoussi dans cette comédie conjugale sur l'érosion de l'amour au sein du couple. Autour d'une fugue parisienne débridée, parfois un peu trop, le réalisateur fait pourtant naître l'émotion là où on ne l'attend pas.
Arnaud Schwartz - La Croix
Au milieu de tout cela, le spectateur hésite, ballotté entre des dialogues pas toujours affûtés, une désinvolture sans doute voulue dans le jeu des acteurs, des scènes qui ne sonnent pas toujours très juste, un goût assumé pour le contre-pied. Il y a de jolies choses (...) sans que le spectateur puisse réellement venir habiter ce film.
Franck Nouchi - Le Monde
Rien d'ennuyeux, rien non plus de bien passionnant dans ce film au registre plutôt léger. Un rien stéréotypé, (...) cette histoire un peu loufoque se terminera fort heureusement dans la légèreté. (...) Et Isabelle Huppert? (...) Visiblement, elle s'amuse dans ce contre-emploi qui n'en est pas tout à fait un.
Louis Guichard - Télérama
Ce cinéma (...) anti-naturaliste, à la campagne comme à la ville, vaut pour sa finesse d'écriture, mais pas seulement. Il suffit d'un regard fixe d'Isabelle Huppert (...) pour exprimer une aspiration qui flirte avec la déraison. (...) Sans aucun passage obligé, (...) [Fitoussi] réussit une charmante comédie (...) à la française.
Gérard Lefort - Libération
Passé le moment d’accoutumance où l’on attend de voir ce qu’Isabelle Huppert donne dans le rôle, (...) ce qui frappe c’est sa joie d’être actrice. Soit cette façon de nous attendre tout sourire (...) où (...) on ne l’attendait pas. Ce n’est pas tant le coup (...) du contre-emploi [que] celui plus (...) excitant du plein-emploi d’elle-même.
Nicolas Marcadé - Les Fiches du Cinéma
À l'image de ce mot de "ritournelle", qui évoque (...) l'univers naïf et sucré des chansons de variété, (...) le film réussit avec grâce à combiner un goût de la légèreté dénué de toute ironie avec un vrai sens de la complexité des choses humaines.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
[Isabelle Huppert] en épouse malheureuse d'un exploitant agricole, (...) qui décide de prendre la tangente. (...) Huppert l'urbaine, la Parisienne, aux comices agricoles: on s'amuse, mais on croit à cette Emma Bovary (...) du XXIe siècle. On suit une Huppert étonnamment candide, intimidée, à la fois coincée et sensuelle.