Fr. 2014. Drame de Michel Hazanavicius avec Bérénice Bejo, Abdul-khalim Mamatsuevi, Maxim Emelianov. À Grozny, en 1999, une chargée de mission pour l'Union européenne recueille un orphelin, pendant qu'un jeune homme arrêté pour possession de drogue est recruté par l'armée russe. Tableau de guerre librement inspiré d'un film de Fred Zinnemann. Intrigue feuilletonesque. Traitement classique. Bonne reconstitution d'époque. Interprétation honnête. (sortie en salle: 13 mars 2015)
À Grozny, en 1999, une chargée de mission pour l'Union européenne recueille un orphelin, pendant qu'un jeune homme arrêté pour possession de drogue est recruté par l'armée russe. Tableau de guerre librement inspiré d'un film de Fred Zinnemann. Intrigue feuilletonesque. Traitement classique. Bonne reconstitution d'époque. Interprétation honnête. (sortie en salle: 13 mars 2015)
Peu ou prou de cinéastes se sont intéressés à la deuxième guerre de Tchétchénie. Afin d'y remédier, le Français Michel Hazanavicius (l'oscarisé THE ARTIST) s'est librement inspiré du film de Fred Zinnemann, tourné dans les ruines de Berlin peu de temps après la Deuxième Guerre mondiale. Si le film de 1948 possédait une valeur documentaire, cette nouvelle mouture, tournée en Géorgie, a le mérite d'offrir une reconstitution historique plausible. Cependant, la vision de ce conflit armé est quelque peu édulcorée par une intrigue feuilletonesque, mélodramatique et manichéenne. Racontant à hauteur d'homme quatre destins croisés, le réalisateur fait évoluer des personnages unidimensionnels, pour ne pas dire lisses comme celui que défend Bérénice Bejo, auxquels il met en bouche des dialogues parfois artificiels. À des lieues du ludisme audacieux des OSS 117, le traitement classique rappelle celui d'une télésérie haut de gamme. Au sein d'une distribution honnête, le petit Abdul Khalim Mamatsuevi s'impose par la gravité de son regard.
Texte : Manon Dumais
Julien Gester - Libération
[THE SEARCH] contient (...) deux films entrelacés. L’un, mélo poids plomb, met en scène l’apprivoisement par la gourde française du gamin traumatisé. (...) L’autre, un décalque de FULL METAL JACKET plus outrancier que nature, suit l’éducation à la brutalité (...) d’un folâtre ado russe enrôlé de force. (...) Tous deux troussés des mêmes manières pénétrées aux teintes gris terreux.
Mathieu Macheret - Le Monde
Le film peine tout du long à raccorder les conséquences tragiques du conflit (...) à un regard occidental. (...) [La] grammaire [cinématographique est] d'une telle lourdeur démonstrative (...) que chaque scène sombre dans le comique involontaire. Bérénice Bejo est assommée par des dialogues d'une désolante nullité.
Pierre Murat - Télérama
(...) on ne sait (...) pas vraiment ce qu'[Hazanavicius] veut nous dire. Que la guerre, c'est affreux? On est d'accord. Et que face à ces destins foudroyés, nous, Occidentaux, nous complaisons dans notre indifférence de repus? OK! Mais exprimer ces évidences avec si peu de lyrisme et d'ampleur finit par devenir gênant.
Jean-Pierre Lacomme - Le Journal du dimanche
À travers THE SEARCH, on voit tout ce que le cinéaste a voulu exprimer sur la violence de la guerre. Entre la sauvagerie de certaines séquences et l'aspect mélo de certaines autres, le dosage n'est pas toujours bien maîtrisé. Restent plusieurs moments qui laissent le spectateur pantelant et c'est là que Michel Hazanavicius gagne sa bataille.
Maguelone Bonnaud - Le Parisien
Admirablement construit, ce film choral suit quatre destins. (...) Entre coup de poing et émotion douce, chaque séquence est d'une beauté sourde. (...) La pudeur d'Hazanavicius est à la hauteur de l'intensité de ce qu'il nous montre. Ici, ni musique larmoyante ni gros plans appuyés. Ni héros occidental en vedette ni coupable à clouer au pilori.