Can. 2014. Thriller de Atom Egoyan avec Ryan Reynolds, Rosario Dawson, Mireille Enos. Huit ans après l'enlèvement de leur fille unique, un couple de Niagara Falls apprend que celle-ci serait la figure-appât d'un réseau de prostitution infantile. Sujet fort désamorcé par un scénario invraisemblable et boursouflé. Réalisation de métier. Musique envahissante. Distribution manquant d'unité. (sortie en salle: 5 septembre 2014)
Huit ans après l'enlèvement de leur fille unique, un couple de Niagara Falls apprend que celle-ci serait la figure-appât d'un réseau de prostitution infantile. Sujet fort désamorcé par un scénario invraisemblable et boursouflé. Réalisation de métier. Musique envahissante. Distribution manquant d'unité. (sortie en salle: 5 septembre 2014)
La première partie de THE CAPTIVE porte à croire qu'Atom Egoyan entend renouer avec son cinéma à l'étouffé (SPEAKING PARTS, THE ADJUSTER, ADORATION), avec démultiplication, en circuit fermé, d'écrans porteurs de sens. Hélas, le film tombe en panne de moteur au bout de trente minutes, sous l'assaut d'invraisemblances, de personnages caricaturaux, de développements boursouflés et d'allers-retours dans le temps artificiels. Sur un sujet rappelant À MOI SEULE de Frédéric Videau, Egoyan signe un scénario si prudent et édulcoré qu'il pousse l'audace jusqu'à idéaliser sa victime sans égratignures ni blessures à l'âme. La musique de Mychael Danna déboule sur les images comme un dix-roues sur la chaussée, afin de dicter les émotions. À croire qu'Egoyan ne fait pas confiance à la force d'évocation de sa mise en scène, pourtant très compétente. La distribution prestigieuse manque un peu d'unité, Ryan Reynolds n'ayant pas l'étoffe pour défendre le rôle difficile du père. En revanche, dans la peau de la mère éplorée, Mireille Enos tire bien son épingle du jeu.
Texte : Martin Bilodeau