É.-U. 2014. Drame biblique de Ridley Scott avec Christian Bale, Joel Edgerton, Maria Valverde. Apprenant à la mort de son père adoptif qu'il est d'origine juive, Moïse force son demi-frère Ramsès à laisser partir son peuple, gardé en esclavage par les Égyptiens depuis 400 ans. Relecture à la fois respectueuse et rationnelle du livre biblique. Mise en images fastueuse d'un scénario problématique. Effets spéciaux remarquables. Acteurs inégaux dans des rôles difficiles. (sortie en salle: 12 décembre 2014)
Apprenant à la mort de son père adoptif qu'il est d'origine juive, Moïse force son demi-frère Ramsès à laisser partir son peuple, gardé en esclavage par les Égyptiens depuis 400 ans. Relecture à la fois respectueuse et rationnelle du livre biblique. Mise en images fastueuse d'un scénario problématique. Effets spéciaux remarquables. Acteurs inégaux dans des rôles difficiles. (sortie en salle: 12 décembre 2014)
Défendue par une invraisemblable distribution caucasienne, composée d'acteurs mal à l'aise dans des rôles difficiles, cette relecture à la fois respectueuse et ambiguë de l'Exode - qui succède à la version pompière réalisée par Cecil B. DeMille en 1956 - est problématique à plus d'un titre. En fait, cette épopée biblique vaut surtout pour l'ampleur de la mise en scène de Ridley Scott (BLADE RUNNER, GLADIATOR), le faste de la reconstitution d'époque et la qualité des effets spéciaux. Si bien que l'ensemble impressionne plus qu'il n'émerveille, d'autant plus que le réalisateur - qui se définit comme agnostique - se sent obligé de fournir une explication rationnelle aux miracles vus par son protagoniste, traduisant ainsi son malaise face à un sujet qu'il ne semble avoir choisi que pour son aspect spectaculaire. La dédicace finale à son frère Tony Scott (TOP GUN), qui s'est suicidé en 2012, semble suggérer que cette histoire de rivalité fraternelle aurait eu des résonances en lui. Si c'est le cas, elles restent théoriques et éclipsées par le faste d'un spectacle qui en met plein la vue, mais sans jamais émouvoir.
Texte : Georges Privet
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
(...) c'est le personnage de Moïse qui dérange le plus. L'acteur de BATMAN prend de temps en temps sa voix caractéristique du justicier masqué et mâche ses mots. De plus, il n'est - et c'est là où le bât blesse vraiment - qu'un témoin passif des événements.
François Lévesque - Le Devoir
(...) entre le pragmatisme et le sacré, Ridley Scott paraît incapable de se décider. Ainsi, certaines des fameuses «plaies» (...) sont initialement présentées comme des phénomènes naturels, puis les effets spéciaux embarquent et le surnaturel prend le relais. (...) Il en résulte un film qui ne s’assume pas, d’un côté ou de l’autre.
Robbie Collin - The Telegraph
EXODUS is as poker-straight and pulverising as KINGDOM ON HEAVEN or GLADIATOR or any other Ridley Scott epic, with spectacular, screen-stretching battle scenes - but in moments like this, it makes a momentary, spluttering connection with your soul.
Sonia Sarfati - La Presse
(...) [EXODE] est visuellement glorieux. Enlevant. Dès les premières secondes, on a le souffle coupé. On déplore alors qu'il s'empêtre dans la trame sonore insupportable d'Alberto Iglesias, qu'il trébuche sur des répliques embarrassantes et qu'il s'érige sur un scénario laissant pour compte tous les personnages en dehors des deux ou trois principaux.
Élie Castiel - Séquences
Avec un sens approprié de l’épure, Ridley Scott ne présente que certains moments de la vie de ce héros biblique. (...) c’est ainsi que Scott évite de lui accorder une caractéristique révérée, le faisant homme. (...) Dans le rôle de Moïse, Christian Bale est plus viril que respectable, comme l’était Charlton Heston dans le film de DeMille.
Stephen Farber - The Hollywood Reporter
Cinematographer Dariusz Wolski (...) make impressive contributions, though some of the aerial shots of the Egyptian capital look a little too much like CGI-enhanced sets. (...) Bale garbles a few too many of his lines, but he has an imposing physical presence. Edgerton is competent, but we miss the hammy exuberance of DeMille’s Ramses, Yul Brynner.
Alexandre Fontaine-Rousseau - 24 Images
On a (...) l'impression que Ridley Scott s'est (...) fait voler son projet par ses producteurs. Car il est bien évident que cet EXODE (...) n'est pas le film initialement envisagé par le réalisateur, mais plutôt un exercice de montage particulièrement périlleux visant (...) à atteindre la marque symbolique des 150 minutes.