Can. 2014. Drame de moeurs de Rodrigue Jean avec Alexandre Landry, Jean-Simon Leduc, Simon Lefebvre. Pour payer ses doses de drogue, un jeune homme vend son corps dans les hôtels de passe du quartier Centre-Sud de Montréal, tout en poursuivant une relation compliquée avec un collègue. Récit cru et naturaliste, inspiré d'ateliers avec de jeunes prostitués. Développements résolument répétitifs. Caméra intrusive. Protagoniste incarné avec abandon par A. Landry. (sortie en salle: 6 février 2015)
Pour payer ses doses de drogue, un jeune homme vend son corps dans les hôtels de passe du quartier Centre-Sud de Montréal, tout en poursuivant une relation compliquée avec un collègue. Récit cru et naturaliste, inspiré d'ateliers avec de jeunes prostitués. Développements résolument répétitifs. Caméra intrusive. Protagoniste incarné avec abandon par A. Landry. (sortie en salle: 6 février 2015)
Avec L'AMOUR AU TEMPS DE LA GUERRE CIVILE, Rodrigue Jean poursuit sur le versant de la fiction son exploration du milieu des prostitués montréalais, entamée avec son documentaire-fleuve HOMMES À LOUER. Fidèle à lui-même, le réalisateur de YELLOWKNIFE signe une oeuvre crue, naturaliste et antidramatique, tournée en plein hiver avec une caméra intrusive, dans un style similaire à celui des frères Dardenne (LE FILS, DEUX JOURS UNE NUIT). Fruit d'un travail en ateliers avec de vrais jeunes de la rue, le récit est forcément anecdotique et résolument répétitif dans sa description des gestes liés à la consommation de drogue ou de sexe. De fait, cette illustration précise du quotidien d'un marginal, qui ne vit que pour combler sa dépendance - sans égard à sa dignité humaine et à sa santé -, ne s'embarrasse guère d'analyse sociologique ou psychologique. Du coup, le protagoniste, incarné avec abandon par Alexandre Landry (GABRIELLE), demeure opaque et peu développé, au risque de créer difficilement l'empathie chez le spectateur.
Texte : Louis-Paul Rioux
Alexandre Fontaine-Rousseau - 24 Images
Cette espèce de paranoïa viscérale, ressentie par l'être prisonnier d'un état second qui s'éternise, est le premier fil conducteur [du film]. (...) Le second, c'est la dépendance; cette force dévorant celui qu'elle possède, le poussant à consommer toujours plus, à se consumer pour exister.
Marie-Paule Grimaldi - Ciné-Bulles
Contemplatif, lent, sans effet spectaculaire, le film fait traverser le spectateur de l'autre côté du miroir, le plonge dans l'opacité de cet univers, le percute de vérité. Consommation et sexe, (...) images frontales, brutes, sans mise en scène apparente.
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Alors qu'HOMMES À LOUER nous plongeait dans la réalité, L'AMOUR AU TEMPS DE LA GUERRE CIVILE nous noie dans le désespoir, le cru. (...) [c']est un film à voir. Mais, émotivement, on ressort vidé de la projection.
Maxime Labrecque - Séquences
La caméra, pratiquement toujours en mouvement, scrute les visages des personnages à la recherche d’une révélation, d’une prise de conscience. (...) Les rares plans fixes du film sont généralement accompagnés d’un silence ambiant. Ce sont des moments de solitude et de quiétude inhabituels [pour] Alex.
François Lévesque - Le Devoir
Demeurant au plus près des corps et des visages, Rodrigue Jean filme dans la proximité, dans l’immédiateté. Presque un personnage, sa caméra se meut parmi les acteurs, plongeant le spectateur dans l’intimité de personnages incarnés avec (...) naturel [par les] interprètes.
Luc Boulanger - La Presse
Sous l'excellente direction photo de Mathieu Laverdière, les images sont aussi sombres que l'âme des protagonistes. À l'extérieur comme à l'intérieur, la lumière est froide et blafarde. Les longs plans-séquences et les cadrages serrés donnent au récit un effet de proximité.
Brendan Kelly - The Gazette
Often shot in dark settings, the film is notably short of light, literally and figuratively. There is nothing even vaguely hopeful here, but it’s a worthy notion to try to provide a glimpse into the seedy subculture lurking on the fringes of any major city.