É.-U. 2014. Drame biographique de Clint Eastwood avec John Lloyd Young, Erich Bergen, Vincent Piazza. De 1951 à 1990, les succès et les revers du groupe pop-rock The Four Seasons et de son chanteur vedette, Frankie Valli. Adaptation peu convaincante d'un spectacle de Broadway. Éléments biographiques traités de manière conventionnelle. Numéros musicaux filmés trop sagement. J. Lloyd Young peu charismatique. (sortie en salle: 20 juin 2014)
De 1951 à 1990, les succès et les revers du groupe pop-rock The Four Seasons et de son chanteur vedette, Frankie Valli. Adaptation peu convaincante d'un spectacle de Broadway. Éléments biographiques traités de manière conventionnelle. Numéros musicaux filmés trop sagement. J. Lloyd Young peu charismatique. (sortie en salle: 20 juin 2014)
Lui-même compositeur doué, Clint Eastwood a déjà montré sa sensibilité dans des projets axés sur la musique (BIRD, HONKYTONK MAN). D'où une certaine déception devant sa version cinématographique du spectacle de Broadway "Jersey Boys", scénarisée par les auteurs du livret, Marshall Brickman (ANNIE HALL) et Rick Elice. Car en plus de traiter les éléments biographiques de manière bien conventionnelle, avec force clichés, Eastwood se montre peu à l'aise dans sa peinture d'un milieu italo-américain gangrené par la mafia. N'est pas Scorsese qui veut. D'autre part, les numéros musicaux, bien que soignés, sont filmés trop sagement. Seul le coloré générique de fin évoque l'exubérance de la pièce originale. Du reste, un autre élément du livret, l'adresse au spectateur des membres du groupe, n'est pas exploitée avec beaucoup d'imagination. Reprenant le rôle qui lui avait valu un Tony en 2006, John Lloyd Young est certes en voix, mais il manque de charisme à l'écran. Ses partenaires s'en tirent mieux, sans toutefois offrir de prestations mémorables.
Texte : Louis-Paul Rioux
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Les scénaristes (...) ont conservé la narration assurée par l'un des personnages au fur et à mesure des époques ce qui (...) ajoute une touche de légèreté. (...) Les deux derniers tiers de JERSEY BOYS sont enlevants. Les chansons (...) donnent envie de se trémousser.
Odile Tremblay - Le Devoir
La facture est élégante, mais l’univers décrit peu captivant. (...) [Les] interprètes devaient être plus à l’aise sur scène à Broadway, le film étant tiré d’une pièce. Ils n’ont pas l’expérience du jeu devant la caméra.
Maude L'Archevêque - La Presse
Ce n'est qu'au générique que Clint Eastwood se décide enfin à nous offrir un numéro musical réellement jouissif où les acteurs-chanteurs-danseurs peuvent se déchaîner. On en aurait pris plus, et plus tôt.
Todd McCarthy - The Hollywood Reporter
(...) while his work may lack the snap and precision of a Bob Fosse, not to mention the dynamic cutting of directors of the music video generation, it must be recalled that Eastwood has always displayed an enduring affinity for American popular music.
Bruno Icher - Libération
[On attend] que se produise quelque chose (...) de nature à pervertir un peu la linéarité de ce biopic (...) romancé. En vain. L’unique élément qui tient le film de bout en bout est une forme de nostalgie mise en scène assez lourdement au moyen [d']ingrédients antiquaires.
Jacques Morice - Télérama
Le ton choisi est celui du récit picaresque, pris en charge à tour de rôle par les quatre musiciens, qui s'adressent à la caméra. Chacun d'eux a un rôle spécifique dans cette alchimie, chaque voix compte. (...) On est très loin du cortège de clichés véhiculés par la «rock'n'roll attitude».
Andrew Barker - Variety
On a technical level, the film is strangely hit-and-miss. Tom Stern’s shadowy photography can be gorgeously low-key in one scene, then garishly lit and sheened with yellow in the next.
Jean-François Rauger - Le Monde
Eastwood (...) affine son regard pour traiter avec une douceur singulière des moments intimistes d'une justesse et d'une émotion rares. (...) JERSEY BOYS est une fiction dont l'objet principal serait le deuil, les regrets, plutôt que l'accomplissement individuel par l'art.
Hubert Lizé - Le Parisien
Élégant et précis dans sa reconstitution de l'Amérique des années 1950, très léché dans ses séquences de concerts ou d'enregistrement, le film soigne aussi ses personnages. (...) Quant à la description d'une industrie musicale débridée, elle vaut son pesant de champagne.