L’AVIS DE MEDIAFILM

Le parcours de Jason Reitman comporte des grandes réussites (JUNO, UP IN THE AIR) et des oeuvres plus tièdes (LABOR DAY). Son dernier film, une adaptation soignée mais hautement consensuelle d'un roman de Chad Kultgen, appartient à cette dernière catégorie. Le constat, pessimiste, teinté de nostalgie, ne brille pas par sa subtilité. Afin d'illustrer le rôle des nouvelles technologies de communication dans les transports sexuels et amoureux de ses personnages, Reitman fait clignoter l'écran de bulles-texte, de diagrammes et d'inscriptions. Or, le ton choisi fleure bon le puritanisme, et le récit, le conte moral à cinq sous. La galerie de personnages à intensité variable est défendue par une impressionnante distribution, qui compte certains visages déjà familiers dans l'univers de Reitman (Jennifer Garner, J.K. Simmons). Adam Sandler campe avec retenue et sensibilité un libidineux triste aux côtés de Rosemarie DeWitt, excellente en beauté désespérée.

Texte : André Lavoie